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Santé

Les cas de salmonellose ne diminuent plus dans l'UE

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Les maladies d’origine alimentaire sont généralement provoquées par des bactéries, des virus ou des parasites qui pénètrent dans l’organisme par le biais d’aliments ou d’eau contaminée. En Europe, les cas d'infections liés aux bactéries Campylobacter, Listeria et Salmonella sont en hausse, met en garde un rapport. Les conséquences peuvent être sévères voire mortelles.

Listeria, Salmonella (salmonelles), Campylobacter... Autant de germes connus et redoutés qui représentent une cause importante de maladies d'origine alimentaire en Europe. Un récent rapport de l'Efsa* s'est penché sur la fréquence de ces "zoonoses", infections ou maladies pouvant se transmettre entre les animaux et les humains, en 2016 dans 37 pays européens.

Ces agents pathogènes se transmettent lors de la consommation d’aliments ou d’eau de boisson contaminés et il s'agit le plus souvent des bactéries telles que les Salmonella et Campylobacter, des virus comme les norovirus ou le virus de hépatite A ainsi que des parasites (Trichinella). D'après l'Organisation mondiale de la santé animale, 60% des maladies infectieuses humaines sont zoonotiques, et ce rapport qui répertorie le nombre de cas humains de 13 zoonoses montre que cette tendance perdure sur le continent.

Ses résultats indiquent que la campylobactériose était la zoonose la plus fréquemment déclarée en 2016, avec près de 70% de tous les cas signalés, mais que la listériose était la plus sévère, avec le taux d'hospitalisation le plus élevé. Ainsi, "le Campylobacter a été détecté chez 246.307 personnes, soit une augmentation de 6,1% par rapport à 2015. Malgré le nombre élevé de cas, les décès sont faibles (0,03%)", précise le rapport.

Un risque majeur d'hospitalisations avec la Listeria

Les infections à Campylobacter sont généralement bénignes mais peuvent être mortelles chez les très jeunes enfants, les personnes âgées et les individus immunodéprimés. Les symptômes cliniques les plus fréquents sont des diarrhées, douleurs abdominales, fièvre, céphalées et/ou vomissements et durent entre trois et six jours. "La principale voie de transmission passe par la consommation de viande et de produits dérivés de la viande insuffisamment cuits ou de lait cru ou contaminé", précise l'OMS.

Les infections à la Listeria, généralement plus sévères, ont en revanche entraîné une hospitalisation dans 97% des cas signalés. La listériose, due à la bactérie Listeria monocytogenes, a elle aussi continué d'augmenter en 2016 avec 2536 cas déclarés, dont 247 décès survenus pour la plupart chez des personnes âgées de plus de 64 ans (taux de mortalité de 18,9%). "Les personnes de plus de 84 ans sont particulièrement à risque (taux de mortalité de 26,1%)", ajoute le rapport.

Les auteurs précisent néanmoins que "la Listeria ne dépasse pourtant que rarement les limites légales de sécurité dans les aliments prêts à consommer". Cette bactérie se trouve principalement dans les produits laitiers non pasteurisés et plusieurs denrées alimentaires prêtes à consommer, mais elle peut aussi se développer à des températures réfrigérées. Sur une page dédiée, l'Efsa précise que "sa robustesse implique qu’une manipulation sûre des aliments revêt une importance capitale pour assurer la santé publique."

Les foyers de Salmonella en augmentation

Chez les personnes infectées, les symptômes peuvent aller de symptômes grippaux légers, tels que nausées, vomissements et diarrhées, à des infections plus graves comme la méningite et d’autres complications pouvant engager le pronostic vital. Les auteurs du rapport s'inquiètent aussi du fait que la tendance à la baisse de la salmonellose dans l'Union europénne a atteint un palier: les cas de Salmonella Enteritidis, le type de Salmonella le plus répandu, ont même augmenté de 3% chez l’homme depuis 2014.

L'infection a été déclarée chez 94.530 personnes, dont 59% des cas provoqués par la S. Enteritidis principalement associé à la consommation d'œufs, de produits à base d'oeufs et de viande de volaille. En Europe, ces bactéries représentent la cause la plus fréquente d’épidémies d’origine alimentaire, selon l'Anses: 4786 foyers de toxi-infections alimentaires ont été signalés en 2016, un chiffre similaire au nombre moyen de foyers au cours de la période 2010-2016.

Les bactéries de Salmonella étaient même la cause la plus fréquemment signalée de foyers épidémiques d'origine alimentaire (22,3%), soit une augmentation de 11,5% par rapport à 2015. L’infection se manifeste par une gastro-entérite qui se résout en quelques jours, mais les conséquences peuvent être graves chez les nourrissons, les personnes au système immunitaire affaibli: maladie auto-immune, immunosuppressive, traitement médical immunosuppresseur, etc.

"Malgré le haut degré de sensibilisation à ce problème et les programmes de contrôle nationaux mis en place pour lutter contre S. Enteritidis, la poursuite des mesures de gestion du risque au niveau de l'UE est nécessaire", a déclaré Mike Catchpole, scientifique en chef à l'ECDC**. Pour se protéger au mieux de ces maladies, il est important de toujours garder propre son plan de travail en cuisine, de séparer les aliments crus et cuits, de bien faire cuire la nourriture et de toujours la garder à de bonnes températures.

*Autorité européenne de sécurité des aliments
**Centre européen de prévention et contrôle des maladies

Alexandra Bresson