Les animaux domestiques bénéfiques à la santé des enfants? Pas si sûr
En plus de nous apporter la joie au quotidien, les animaux domestiques seraient utiles à la bonne santé des petits enfants qui grandissent à leur côté, clamaient deux études scandinaves, l'une de novembre 2015, parue dans JAMA Pediatrics et la seconde de juillet 2012 publiée dans Pediatrics. Comment? En partageant avec nous des micro-organismes profitables pour l'être humain.
Le système immunitaire des enfants en bas âge serait ainsi stimulé et les risques d'allergie, de rhumes voire d'asthme diminueraient. Chiens et chats, en particulier, favoriseraient la bonne santé de l'homme en faisant à leur insu office de traitement probiotique.
Mais voilà que ces conclusions enthousiasmantes sont susceptibles d'être remises en cause par une nouvelle appréciation de la situation.
Des bienfaits, mais pas pour les raisons invoquées
Une autre étude, américaine, approuvée en novembre 2013 et publiée par l'Académie des sciences américaine, réfute au moins en partie l'hypothèse des bienfaits de la présence animale, et a surpris ses auteurs, membres de la RAND Corporation, organisme de recherche à but non lucratif.
"Nous n'avons pu trouver aucune preuve que les enfants issus de familles avec des chiens ou des chats ont une meilleure santé, que ce soit en termes de bien-être mental ou de santé physique", explique la statisticienne Layla Parast, l'une des auteures de l'enquête.
La scientifique s'étonne d'ailleurs de ce résultat contre-intuitif déclarant que "tout le monde dans l'équipe était surpris. Nous avons tous grandi avec des chiens et des chats et nous pressentions de nos expériences personnelles qu'il devait y avoir une connexion."
D'autres facteurs tout aussi probants, sinon davantage
La présente étude possède en outre un argument massue par rapport aux précédentes: le nombre. Les données exploitées proviennent de 5.191 foyers suivis lors d'une grande enquête menée en Californie en 2003. C'est évidemment beaucoup plus que les quelques centaines de cas examinés lors des recherches précédemment évoquées.
De surcroît, le spectre de la recherche était ici beaucoup plus large, s'intéressant à des facteurs sociologiques tels que le niveau de revenus des ménages concernés, la qualité de leur environnement, le type de logement occupé...
Conformément aux attentes, les enfants vivants en présence d'animaux de compagnie étaient en meilleure santé que ceux n'en possédant pas. Plus actifs, les enfants affichaient aussi un poids légèrement plus élevé et étaient décrits comme plus obéissants. Mais en incluant un petit nombre de variables supplémentaires, les différences entre les familles avec animaux et sans ont complètement disparu, expliquent les scientifiques. L'influence animale, si elle existe, serait donc marginale, voire inexistante.
Une explication serait que la présence d'un animal est induite par une meilleure santé du propriétaire de l'animal à l'origine et non une cause de ce bien-être. Mais des voix s'élèvent pour critiquer à leur tour l'étude de RAND, qui ne mesurerait pas l'évolution de la santé des possesseurs d'animaux sur le long terme, mais seulement à un instant "T". Le débat reste donc ouvert.