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Les ados dont le pouls est lent seraient-ils des criminels potentiels?

Graphe d'un battement de coeur

Graphe d'un battement de coeur - rosmary - Wikimedia - CC

Sur les 700.000 hommes observés par les chercheurs de Suède, 40.000 ont fini par être inculpés de crimes violents.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, des jeunes en fin d'adolescence dont le rythme cardiaque au repos est lent paraissent courir un risque nettement accru de devenir à l'âge adulte des criminels. Telles sont les conclusions de travaux publiés ce mercredi dans le Journal of the American Medical Association, Psychiatry

Des chercheurs de Suède ont mené une étude sur un groupe de plus de 700.000 hommes. Ils ont observé que ceux dont le coeur battait le plus lentement au repos quand ils étaient encore adolescents (60 pulsations par minute ou moins) avaient 39% plus de probabilité en vieillissant d'être inculpés de délits violents et couraient 25% plus de risque de commettre des délits non-violents que les hommes dont le pouls était plus rapide (au moins 83 pulsations/minute) dans leur prime jeunesse. 

Rechercher l'excitation

Un constat inattendu qui tiendrait à l'impact psychologique d'un coeur qui bat très lentement. Les personnes dont le rythme cardiaque est lent éprouvent en effet de plus grandes difficultés à s'enthousiasmer ou à ressentir de l'excitation. De ce fait, soulignent les chercheurs, ils auraient plus tendance à rechercher des expérience enivrantes et à prendre davantage de risques.

Un pouls apathique au repos est déjà lié à des comportements anti-sociaux chez des enfants et adolescents mais jusqu'alors on ignorait que cela pourrait être aussi un indicateur d'actes violents à l'âge adulte.

"Nos résultats confirment le fait qu'un coeur lent au repos est lié non seulement à des attitudes agressives et anti-sociales dans l'enfance et l'adolescence, mais accroît aussi le risque d'actes violents et de comportements antisociaux chez les adultes", souligne Antti Latvala du Karolinska Institute à Stockholm, le principal auteur de ces travaux.

Ces chercheurs ont analysé des données provenant de 710.264 hommes en Suède nés entre 1958 et 1991 qui ont été suivis pendant une période allant jusqu'à 35 ans. Le pouls et la tension artérielle des participants ont été mesurés lors de leur visite médicale pour le service militaire obligatoire quand ils avaient 18 ans. Les résultats révèlent que 40.000 ont été plus tard inculpés de crimes violents.

la rédaction avec AFP