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Légumes secs et féculents complets: les nouvelles recommandations alimentaires

(photo d'illustration)

(photo d'illustration) - Georges Gobet - AFP

C’est un message déculpabilisant que veut faire passer Santé publique France. Dans une nouvelle campagne lancée de mardi, l’agence sanitaire invite notamment les Français à modifier en douceur leurs habitudes sans renoncer au plaisir de manger. Parmi les messages clés, consommer davantage de légumes secs et de féculents complets.

"Commencez par améliorer un plat que vous aimez déjà". C’est le slogan choisi par Santé publique France pour sa nouvelle campagne sur l’alimentation. A partir de ce mardi et pendant un mois, ce message intégré dans une vidéo de 15 ou 30 secondes sera diffusé dans des spots TV, sur les réseaux sociaux. On y découvre trois situations du quotidien: une personne qui veut faire un poulet frites, une autre des pâtes bolognaises et une dernière situation avec des enfants ancrés dans leurs (médiocres) habitudes alimentaires.

"Flageolets au lieu des pommes de terre rissolées"

"On déroule les différents freins qui peuvent être rencontrés et comment le plat peut être modifié simplement pour être amélioré. Pour la première situation, cela sera exemple en enlevant une partie des frites par des légumes verts. Pour la deuxième, le menu reste le même mais on remplace les spaghettis blancs par des spaghetti complets. Enfin, pour les enfants, le steak haché sera accompagné de flageolets au lieu des pommes de terre rissolées", nous explique Anne-Juliette Serry, responsable de l’unité alimentation et activités physiques à Santé publique France.

"Nous avons mis l’accent sur un message transversal qui est de modifier ses habitudes petit à petit sans renoncer au plaisir de manger. Il faut prouver à ceux qui associent l’alimentation santé à une alimentation repoussoir que les deux sont conciliables!", résume t-elle. Et il y a urgence: la situation nutritionnelle des Français est marquée par de fortes disparités sociales et près de la moitié des adultes est en surpoids, dont 17% obèses.

"Eviter les objectifs chiffrés pour ne pas décourager"

A l’origine de cette communication se trouve le quatrième Programme national nutrition santé (PNNS). Lancé il y a 18 ans, ce plan vise à ajuster les recommandations notamment sur l’alimentation, en se fondant sur l’évolution des données scientifiques des dix dernières années.

En janvier dernier, Santé publique France avait édicté des nouveaux conseils à partir des travaux de l’ANSP et du HCSP (Haut conseil de la santé publique). Les recommandations alimentaires ont été simplifiées, et classées en trois catégories: "augmenter sa consommation", "aller vers" et "réduire". Il s’agit "d’avoir des messages plus accessibles, de donner des orientations et d’éviter les objectifs chiffrés pour ne pas décourager", explique Anne Juliette Serry. 

Parmi ces nouvelles recommandations, deux familles d’aliments sont mises en valeur dans la campagne lancée ce mardi: "augmenter sa consommation de légumes secs" (lentilles, pois cassés, pois chiches, haricots blancs) et "aller vers les féculents complets” (pain, pâtes complètes, semoule ou riz complets). Ces produits ont en commun leur richesse en fibres: "En France, près de neuf adultes sur 10 (89%) n’atteignent pas les recommandations fixées à 25 g de fibres par jour. Alors que nous savons qu’atteindre un niveau suffisant permet de réduire le risque de certains cancers, de maladies cardio-vasculaires, d’obésité et de diabète”, détaille la spécialiste de Santé publique France.

"60% des adultes ne mangent pas de produits céréaliers complets"

L’autre raison pour laquelle ces aliments sont encouragés est économique : "ces produits sont peu chers", ajoute Anne-Juliette Serry. Elle poursuit: "Ce qui est nouveau, depuis janvier, c’est d’intégrer le volet environnemental aux
recommandations alimentaires. Nous savons que la production française de ces produits est très importante", ajoute-t-elle.

Au final, il s’agit de retrouver des habitudes oubliées: "il y a 30 ans, nous
mangions trois fois plus de légumes secs qu’aujourd’hui”, rappelle Anne-Juliette Serry. En France, 60% des adultes ne mangent pas de produits céréaliers complets, et 85% ne satisfont pas la recommandation concernant les légumes secs, à savoir en consommer deux fois par semaine. 
Margaux de Frouville