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Santé

Le tabac coûtera plus cher en juillet prochain

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Au 1er juillet, le paquets de tabac, mais aussi le tabac à rouler, devraient augmenter à nouveau selon une loi votée jeudi. La Sécurité sociale espère engranger 250 millions d’euros par an.

Encore quelques centimes de plus par bouffée de tabac. Au 1er juillet, en effet, les prix du tabac vont à nouveau augmenter. L'Assemblée nationale a voté jeudi la hausse et le ministre du Budget Jérôme Cahuzac, bête noire des buralistes, est venu la défendre en personne devant les professionnels furieux, réunis en colloque.
En plus de la hausse passée en octobre, avec 40 centimes de plus en moyenne par paquet, les prix devraient encore grimper de 20 à 30 centimes par paquet selon une source proche du dossier, 30 à 40 centimes selon les buralistes, soit une hausse de 4,5%. Le prix du tabac à rouler devrait également augmenter de plus de 60 centimes (soit une hausse d'environ 10%), et la fiscalité des cigarillos et des cigares sera également renforcée l'an prochain.
Le gain pour la Sécurité sociale devrait être de 125 millions d'euros en 2013 et de 250 millions en année pleine. En revanche, à la demande de Jérôme Cahuzac, des amendements qui auraient abouti à une hausse des cigarettes dès le 1er janvier ont été retirés.

« Un doigt sans vaseline »

Pour Gérard Bohélay, le président de la Fédération des buralistes d'Ile de France, « tout le monde va aller acheter ses cigarettes à l’étranger ». Et cette fois-ci, les cigarettes ne sont pas les seules concernées. « Ils vont créer une taxe spécifique pour les tabacs à rouler, donc ils vont augmenter automatiquement, car les fabricants ne vont pas l’absorber. Une autre augmentation au mois de juillet, c’est la mort », résume-t-il, avant de faire le calcul : « Le paquet de tabac le plus vendu va se retrouver à 7 euros. J’ai l’impression qu’on nous a mis un doigt sans vaseline », conclut-il, poétique.

« Ils n’ont qu’à arrêter d’en vendre ! »

Ces mesures « risquent à terme de faire disparaître les 27 000 buralistes » de France et « 100 000 à 120 000 emplois », s’insurge le patron de la fédération Pascal Montredon. « C’est la mort des commerces, ça fait beaucoup là, s’inquiète aussi Laetitia, buraliste à Péronne, dans la Somme. Plus les cigarettes vont augmenter, plus les gens vont se rabattre sur la Belgique, l’Espagne, ça c’est clair. Maintenant, ils font du covoiturage pour aller là-bas, ça va favoriser les cigarettes en vente dans la rue, et les braquages arriveront de plus en plus. S’ils disent que c’est vraiment ça qui creuse le trou de la sécu, à cause des cancers, ils n’ont qu’à arrêter d’en vendre ! S’ils continuent à en vendre, c’est que ça rapporte ».

M. Chaillot avec Hugo Perrier