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Santé

Le Samu Social déjà débordé

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Alors que le froid s’est abattu sur la capitale, le Samu Social s’alarme et constate une hausse des sans-abris, par ailleurs de plus en plus jeunes.

Le Samu Social tire la sonnette d'alarme. L'hiver n'a pas encore commencé et les centres d'hébergement d'urgence sont déjà saturés à Paris. Tous les jours, environ 200 personnes à la rue ne trouvent pas de solution d'hébergement pour la nuit. Le 115, le numéro d'urgence, ne dispose pas d'assez de places.

Exemple à La Mie de Pain, dans le XIIIème arrondissement de Paris, qui est le plus grand centre d'hébergement de la capitale. Les 432 lits sont déjà complets et Eve Reffian, vice-présidente du centre, est inquiète : « On travaille toute l'année, mais pas à pleine capacité toute l'année. Mais au 1er octobre, on ré-ouvre en pleine capacité. Donc la montée a été normale, mais depuis le 15 octobre on s'est aperçu qu'il y avait un afflux, plus que par le passé. Un rajeunissement des accueillis, si vous voulez. Là, on est complet depuis une bonne semaine. La crise a sûrement déjà précipité des gens dans la pauvreté ».
Elle poursuit en expliquant qu'en plus du manque de places, les centres d'hébergement d'urgence doivent également faire face à des frais en hausse : « Notre soupe nous coûte 20% de plus qu'au 1er janvier 2007 parce que les légumes font partie des denrées qui ont augmenté de façon très sensible. Donc, on va faire beaucoup plus de collecte alimentaire qu'on en faisait par le passé dans plusieurs supermarchés du quartier, sinon on ne s'en sort pas. Nos dons ont baissé de 10%, comme toutes les associations : le pouvoir d'achat des Français est en baisse donc le don baisse et on est vraiment dans la difficulté, je ne vous le cache pas ».

« Pour se loger à Paris, c'est la merde »

Parmi les nombreux jeunes qui ont trouvé refuge à la Mie de Pain, on trouve Samir, qui témoigne : « J'ai 18 ans et ça fait 3 semaines que je suis ici. J'ai passé 4 mois dans la rue, ensuite j'ai été hébergé, et la personne qui m'hébergeait m'a viré. Je me suis retrouvé ici. En fait, je travaille, ici ça me sert juste pour dormir. Pour se loger à Paris, c'est la merde : il faut 3 fiches de paie, des avis d'imposition, des garants. Je n'ai pas de garant, je me suis embrouillé avec ma mère, je n'ai personne. La fiche d'imposition, je ne l'aurai que l'année prochaine. Les 3 fiches de paie je les aurai le mois prochain, mais je n'ai ni garant ni fiche d'imposition donc ça sert à rien. C'est un cercle vicieux ».

Dans le même temps, on apprend que les Restos du Cœur du quartier de la Croix Rousse à Lyon s'alarment eux aussi : à l'heure actuelle, ils comptent 80 familles inscrites dans ce quartier contre 54 l'an dernier à la même période et s'attendent à un hiver de crise.

La rédaction et Yannick Olland