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Santé

Le « Robin des Bois » des médecins devant la justice

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Pendant des années, le docteur Poupardin a trop bien remboursé ses patients. Il est aujourd’hui poursuivi par la Sécurité sociale. « La Sécurité sociale a été fondée sur des principes, et ces principes sont totalement inversés », regrette-t-il.

Il est à la retraite depuis quelques mois, mais le docteur Poupardin, qui exerçait à Vitry-sur-Seine, était pourtant apprécié par ses patients. Il est d’ailleurs poursuivi par la Sécurité sociale pour avoir systématiquement fait bénéficier ses patients en longue maladie de remboursements à 100%. La CPAM de Créteil lui reproche dans les faits d’avoir délivré des ordonnances non conformes à 51 patients. Ces ordonnances dites « bizones », réservées aux patients en longue maladie, sont composées de deux parties : en haut, les médicaments liés à l’affection grave, remboursés à 100%, et en bas les traitements habituels sans lien avec la maladie. Le docteur Poupardin, lui, faisait plus simple : il mettait tous les médicaments dans la catégorie entièrement prise en charge.

« Le médecin des indigents »

« J’ai toujours refusé de remplir la partie basse des ordonnances, explique-t-il, elle pollue l’activité des médecins. Par exemple, vous avez quelqu’un qui souffre d’un cancer des os, et s’est fait une entorse de la cheville. Où est-ce qu’on met les antalgiques ? Haut ou bas ? C’est impossible ! ». Présenté comme « le médecin des indigents », Poupardin se pose en héros du combat pour l’accès aux soins et en rempart contre la « privatisation rampante » de l’assurance maladie. Une démarche qu’il reconnaît idéologique. « La sécurité sociale a été fondée sur des principes, et ces principes sont totalement inversés. Quand on est riche, on peut bien se soigner, quand on est pauvre, il faut payer plus ». 

La Rédaction, avec Hugo Perrier