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Santé

Le recours à l'IVG au plus haut depuis 1990

Illustration - Une consultation médicale

Illustration - Une consultation médicale - Jacques Demarthon - AFP

L’an dernier, 224.300 interruptions volontaires de grossesse (IVG) ont été réalisées en France, dont 209.500 auprès de femmes résidant en métropole. Le taux de recours atteint son niveau le plus élevé depuis près de 30 ans.

Une IVG pour un peu plus de trois naissances. Depuis 18 ans, le nombre d’interruptions volontaires de grossesse (IVG) varie entre 215.000 et 230.000 chaque année.

L’an dernier, en 2018, 224.300 IVG ont été réalisées en France. C’est 3% de plus qu’en 2017. Plus marquant, le taux de recours, c’est-à-dire le nombre d’avortements rapporté au nombre de femmes en âge de procréer (15-49 ans), s’élève à 15,4 IVG pour 1 000 femmes résidentes en France, contre 14,8 l’année précédente. Du jamais vu depuis 1990.

"Il faut aussi comparer le nombre d’IVG à l’évolution de la population. Ce qui est sûr, c’est qu’avec la fermeture de centres dans lesquels les femmes peuvent accéder à la contraception, avec les difficultés à trouver un professionnel de santé et/ou un professionnel avec qui l’on a une relation de confiance, cela n’encourage pas la réduction de ce nombre", estime Isabelle Louis, salariée au Planning familial de Paris.

"Du simple au double selon les régions"

Parmi les femmes les plus concernées, celles de 20 à 29 ans, avec un taux de 27 IVG pour 1.000 femmes sur l’ensemble du territoire.

Géographiquement, des écarts sont marqués: les taux de recours vont du simple au double selon les régions. De 10,9 IVG pour 1.000 femmes en Pays de la Loire à 22 IVG en Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans les départements d'outre-mer, ils sont plus élevés et atteignent jusqu’à 38,5 en Guadeloupe.

Quant au lieu de l’intervention, un avortement sur quatre (55.800) est réalisé en dehors de l’hôpital, dans un cabinet libéral, dans des centres de santé ou de planification familiale.

Au Planning familial de Paris, 600 IVG médicamenteuses sont réalisées chaque année dans les deux centres de la capitale.

"Chez nous, le nombre de recours est constant car on ne peut pas augmenter nos capacités d’accueil", explique Isabelle Louis.