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Le gaz hilarant, nouvelle drogue légale à la mode chez les jeunes

Trois jeunes Britanniques s'amusent à inhaler du gaz hilarant, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

Trois jeunes Britanniques s'amusent à inhaler du gaz hilarant, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. - BFMTV

Le protoxyde d'azote, utilisé en médecine ou en cuisine, fait de plus en plus son apparition dans les soirées. Inhalé à travers un ballon de baudruche, il provoque une euphorie, mais peut aussi générer des troubles de la santé.

C'est un produit de plus en plus prisé dans les soirées étudiantes: le protoxyde d'azote, aussi appelé gaz hilarant, séduit les fêtards par la facilité avec laquelle on peut s'en procurer. La pratique peut sembler ludique de prime abord: quelques bouffées inhalées dans un ballon de baudruche gonflé au protoxyde d'azote provoquent vertiges et fous rire durant une trentaine de secondes.

Ainsi, Luc, rencontré par BFMTV, ne peut plus s'en passer le week-end en soirée. "C'est euphorisant, ça entraîne un rire totalement incontrôlé et une distorsion des sons, comme s'il y avait de la réverbération. En deux-trois minutes, on est de retour à l'état normal. Ca permet vraiment juste de rigoler un coup entre amis", explique le jeune homme.

Troubles possibles de la santé

Pourtant, la pratique n'est pas sans danger. "A partir du moment où certains jeunes en consomment beaucoup, il y a des risques d'accident", explique à BFMTV Laurent Karila, psychiatre spécialisé dans les comportements d'addiction. "Si on inhale à la cartouche, on peut avoir des gelures des lèvres, du nez. Le gaz peut aussi générer des maux de tête, des maux de ventre, des picotements des membres, des faiblesses musculaires, voire même des troubles de la tension artérielle", poursuit le médecin.

Dans certains cas, plus rares, des consommateurs ont même trouvé la mort, asphyxiés. En Grande-Bretagne, où la pratique est très répandue, il y a eu quelque 17 victimes recensées entre 2006 et 2012.

Facile à trouver en grande surface

Problème: le produit est parfaitement légal. Utilisé notamment en médecine pour remplacer une anesthésie, voire dans certains appareils pâtissiers comme les siphons, on le trouve en vente en grande surface ou sur internet à des prix dérisoires, quelques euros pour plusieurs cartouches. Outre-Manche, le protoxyde d'azote est même devenue la deuxième "drogue" la plus consommée chez les jeunes après le cannabis. 

Interrogé par 20Minutes, le docteur William Lowenstein, président de l’association SOS Addiction, admet toutefois qu'il n'y a pas de risque d'addiction avec ce gaz. "Les consommateurs ne sont pas dépendants de la molécule qui est peu dangereuse, mais davantage aux endroits et aux circonstances où cela se prend".

A. G. avec A. Heulard, C. Dalmar, J. Portal, F. Regnault, I. Kchikech