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Santé

Le bisphénol A reconnu comme un perturbateur endocrinien par l'Union européenne

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L'Agence européenne des produits chimiques a classé, ce vendredi, le bisphénol A sur la liste des substances extrêmement préoccupantes et l'a qualifié de "perturbateur endocrinien". Une première.

Quels sont les effets du bisphénol A sur l'organisme? A cette question, l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA) répond que cette substance à un rôle de "perturbateur endocrinien". En d'autres termes, un contact prolongé avec le bisphénol A, peut réduire la fertilité des femmes comme des hommes; favoriser le cancer du sein ou encore développer des troubles de comportements chez l'enfant.

Aussi, ce vendredi, sur proposition française, l'ECHA a classé ce produit sur la liste "des substances extrêmement préoccupantes", rapporte l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses). Cette inscription ouvre désormais la possibilité d'en limiter l'usage à l'échelle européenne. A termes, l'industrie pourrait être contrainte de notifier sa présence dans un produit fabriqué ou importé, et son utilisation pourrait être conditionnée à l’octroi d’une autorisation temporaire et renouvelable. 

Aucune définition européenne

A ce jour, il n'existait aucune limitation européenne. La notion même de "perturbateur endocrinien" n'a pas de définition. En février puis en mai dernier, la Commission européenne a renoncé à définir ce terme. Plusieurs ONG avaient alors dénoncé la puissance des lobbies au sein des organismes de décision de l'Union européenne.

Aussi, depuis février, l'agence française Anses avait demandé une réévaluation des risques. Ce vendredi, l'Echa inscrit donc le bisphénol A sur la liste des substances "extrêmement préoccupantes", tout en lui accolant le terme si difficile à définir pour les institutions européennes de "perturbateur endocrinien". Une première. 

Interdit dans les produits alimentaires en 2015, en France

Côté français, le bisphénol A est interdit dans la composition des biberons depuis octobre 2011. Cette interdiction a été étendue à tous les contenants alimentaires quatre ans plus tard. Pour autant, cette substance chimique de synthèse, utilisée depuis plus de 50 ans notamment dans l’industrie du plastique, continue d'être employée dans "près d’une soixantaine de secteurs d’activité potentiellement utilisateurs de cette substance en France", souligne l'Anses.

L'agence française espère maintenant que cette nouvelle décision européenne pourra déboucher sur une interdiction globale à l'échelle européenne.

Elodie Hervé