La grippe A, anxiogène pour vos enfants ?

A l'école aussi, la grippe A fait débat. Entre peurs et conseils, les enfants s'y perdent. Reportage dans une école primaire parisienne et décryptage avec un expert.

Si vous avez des enfants, vous avez peut-être dû répondre ces derniers temps à leurs questions sur la grippe A H1N1. Un virus qui occupe la une de l'actualité depuis plusieurs semaines et dont on leur parle aussi longuement à l'école. Résultat, cette grippe A inquiète aujourd'hui sérieusement certains enfants. Et pour s'en rendre compte, il suffit de se rendre devant une école, à l'heure du goûter. Reportage à la sortie de l'école primaire Saint Charles dans le 15ème arrondissement de Paris.

« Si on l'attrape, on peut mourir étouffé »

A l'école aussi, la grippe A fait débat. Entre ceux qui ont peur et ceux que ce virus n'effraie pas. Principales inquiétudes de ces enfants de 8 à 10 ans : la grippe A touche plus facilement les petits et « si on l'attrape, on peut mourir étouffé » ; c'est ce qu'a entendu Vanessa. Sa copine Camille, elle, voit ce virus « parcourir le monde, et même l'univers » ; ce qui lui fait peur. Mais Sofiane assure qu'on a déjà trouvé « un antidote, comme pour toutes les maladies », précise-t-il. Les moins inquiets rassurent leurs camarades : si on se lave les mains avec du savon, on ne risque rien. Et si on n'a pas de savon, Luca le sait, il faut prendre du « gel alcoolique »...

« La grippe A, l'angoisse du moment »

Des témoignages qui selon le pédopsychiatre Stéphane Clerget, montrent bien que « les enfants de l'école primaire sont vraiment le reflet de ce que ressentent les parents, qui se posent aussi la question de la mort. C'est d'abord l'angoisse des adultes qui est anxiogène pour les enfants. Si les parents ou les enseignants ou n'importe quel adulte qui s'occupe de l'enfant est extrêmement angoissé, malgré toutes les précautions que l'on peut prendre, l'enfant va ressentir l'angoisse. L'enfant angoissé nourrit son angoisse de mourir avec ce qu'il y a dans l'air du temps. Il y a 10 ou 20 ans, il aurait parlé du sida, l'angoisse du moment. »

« L'école, les fascicules... facteurs d'apaisement »

Fascicules, affiches et conseils des enseignants... Toutes les informations données aux enfants à l'école concernant la grippe A, participent-elles à cette angoisse ? « Au contraire », assure Stéphane Clerget, « c'est même facteur d'apaisement. Puisque de toute façon, ils en entendent parler à la maison et à la télévision. Or là, à l'école, on donne le moyen de se défendre contre le grand méchant loup. Et puis, à la fois, ce sont des règles d'hygiène simples : c'est quand même étonnant qu'on attende la grippe A pour apprendre aux enfants à se laver les mains, à ne pas éternuer dans le nez de son voisin, à utiliser des mouchoirs... On revient aux règles d'hygiène essentielles, qu'on enseignait à a fin du 19ème siècle. »

La rédaction, avec Céline Martelet-RMC Première : Le 5-7