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Santé

La France frileuse face au cannabis thérapeutique

Un seul médicament à base de cannabis est authorisé en France.

Un seul médicament à base de cannabis est authorisé en France. - -

En Angleterre, en Espagne, aux Pays-Bas, au Canada ou dans certains états des États-Unis, le « cannabis thérapeutique » est devenu presque banal. Pas en France où Dominique Loumachi, atteint de myopathie, a été condamné à une peine de 300 euros avec sursis pour usage et détention de cannabis.

En Angleterre, en Espagne, aux Pays-Bas, au Canada ou dans certains états des États-Unis, le « cannabis thérapeutique » est devenu presque banal. Dans certains cas, les patients sont autorisés à fumer ce cannabis. Dans d'autres cas, ils prennent des médicaments dérivés du cannabis, distribués pour soigner les effets secondaires de certains traitements ou maladies. Pour soigner la douleur, également, lorsqu'elle n'est pas soulagée par des antalgiques classiques.

Le Marinol, seul médicament autorisé en France

En France, il y a une véritable réserve sur ce sujet du cannabis thérapeutique où un seul médicament dérivé du cannabis peut être prescrit : le Marinol. Il permet de stimuler l'appétit et de limiter les nausées pour des patients atteints du Sida ou qui suivent des chimiothérapies lourdes. Pour prescrire ce médicament dérivé du Cannabis, le médecin doit demander une autorisation temporaire d’utilisation à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Une procédure longue et complexe, qui décourage de nombreux médecins, même si certains sont favorables à l’usage du cannabis thérapeutique.

« Le cannabis peut diminuer les douleurs »

Bertrand Lebeau, addictologue à l'hôpital de Montfermeil. Il est favorable à la légalisation du cannabis thérapeutique. « C’est une excellente idée. Il peut diminuer les douleurs liées à certaines maladies comme la sclérose en plaque. C’est une substance qui peut être utilisée pour limiter les effets secondaires des chimiothérapies anti-cancéreuses. On appelle ça un antiémétique, c’est-à-dire un médicament qui aide à ne pas avoir de nausées ni de vomissements. Dans certains pays, il est prescrit pour ça ».

« Qu’ils fument de l’opium aussi »

Bernard Debré est médecin et député UMP de Paris. Il a écrit plusieurs articles sur le cannabis sur son blog et est clairement opposé à l’idée de fumer du cannabis, même thérapeutique, même s’il est favorable aux médicaments. « C’est un peu bobo soixante-huitard attardé : on fume du cannabis et dans le cannabis, il y a des produits formidables. Qu’ils fument de l’opium aussi, qu’ils mâchent des feuilles de sauge… On n’est plus à la médecine de Molière. C’est typiquement la mauvaise idée. J’allais même dire que c’est une imposture ».

Tugdual de Dieuleveult avec Stéphanie Collié