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La cueillette des champignons a déjà commencé, l'Anses met en garde contre le risque d'intoxication

Des amanites tue-mouches en pleine nature. (Photo d'illustration)

Des amanites tue-mouches en pleine nature. (Photo d'illustration) - Flickr - CC Commons - Paul van de Velde

Les premiers champignons ont déjà fait leur apparition à certains endroits en France. Et avec les premières cueillettes, l'Anses redoute une hausse des intoxications. Elle dresse ainsi une liste de conseils pour éviter d'en faire les frais.

L'automne n'a pas encore commencé, mais l'Anses tire déjà la sonnette d'alarme. L'Agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire explique que les conditions météorologiques des mois de juillet et d’août favorisent cette année les cueillettes précoces de champignons.

Elle souligne qu'en conséquence, de nombreuses intoxications liées à leur consommation ont déjà été observées sur le territoire national. Trois personnes sont ainsi mortes d'une intoxication liée à l'ingestion de champignons en France depuis le début de l'année 2021, et 330 cas d’intoxication ont déjà été rapportés aux centres antipoison entre le 1er juillet et le 29 août 2021, dont trois de forte gravité, pouvant menacer le pronostic vital.

Attention aux champignons mal cuits

L'Anses met donc en garde, dans un communiqué publié ce mardi, contre deux risques: tout d'abord, la confusion entre les espèces comestibles et toxiques de champignons, mais aussi la consommation de champignons comestiques mais en mauvais état ou mal cuits.

Afin d'éviter les accidents, l'agence, les centres antipoison et la Direction générale de la santé recommandent de ne ramasser "que les champignons que vous connaissez parfaitement". "Certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles. Des champignons vénéneux peuvent également pousser à l’endroit où vous avez cueilli des champignons comestibles une autre année", notent-ils.

"Au moindre doute sur l’état ou l’identification d’un des champignons récoltés", l'Anses recommande de "ne pas consommer la récolte avant de l’avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière", auprès des pharmacies ou des associations par exemple.

Elle conseille ensuite de ne pas cueillir les champignons près de sites potentiellement pollués tels que les bords de route, aires indutrielles et décharges, mais aussi de ne cueillir "que les spécimens en bon état" et de "prélever la totalité du champignon", à savoir le pied et le chapeau, "afin d’en permettre l’identification". 

Prendre sa cueillette en photo

L'Anses invite aussi les cueilleurs à consommer "les champignons en quantité raisonnable" et ce "après une cuisson suffisante" de "20 à 30 minutes à la poêle" ou "15 minutes à l’eau bouillante". Sur son site, elle appelle les cueilleurs à ne "jamais consommer des champignons sauvages crus". 

Prendre sa cueillette en photo "en séparant les espèces", peut être un autre moyen de se prémunir contre une éventuelle intoxication, en permettant au toxicologue du Centre antipoison de décider du traitement adéquat en cas d'intoxication.

Elle rappelle que ces intoxications liées aux champignons peuvent être graves et provoquer des troubles digestifs sévères, des complications rénales, des atteintes du foie pouvant nécessiter une greffe, pouvant être mortelles. Le délai d’apparition des symptômes est variable, le plus souvent de quelques heures après la consommation, mais il peut être plus long et dépasser 12 heures, l’état de la personne intoxiquée pouvant s’aggraver rapidement. En cas de symptômes, l'Anses explique qu'il est utile de noter les heures du ou des derniers repas, l’heure de survenue des premiers signes et de conserver les restes de la cueillette pour identification.  

Jeanne Bulant Journaliste BFMTV