La colère des parents d'Aymen, mort après une opération des amygdales
Ils sont anéantis. Fatima et Mansour ont perdu leur fils unique Aymen le 7 février dernier, après une opération des amygdales au CHU de Toulouse. Une information judiciaire a été ouverte, et le juge d'instruction en charge de l'enquête a ordonné lundi l'exhumation du corps du petit garçon pour procéder à une autopsie dans la journée, et comprendre les causes de sa mort.
C'est sans crainte que Fatima et Mansour s'étaient présentés le 3 février dernier au CHU Pierre-Paul Riquet de Toulouse avec leur fils, Aymen, un garçonnet d'un an et demi. Sur les conseils de son pédiatre, Aymen venait se faire opérer des amygdales. "On m'a dit que c'était une opération bénigne, j'y suis allée très confiante", explique Fatima.
Coma artificiel après l'intervention
Mais la période post-opératoire tourne mal. Lorsqu'ils retrouvent leur fils après l'intervention, les parents sont surpris de le voir avec un masque à oxygène, allongé sur le côté dans un lit. Ils remarquent alors sa bouche et son nez "remplis de sang". L'ORL leur dit de ne pas s'inquiéter. Mais Fatima pressent le pire et insiste.
Une heure et demie plus tard, l'enfant est finalement amené une seconde fois au bloc opératoire. Après l'intervention, Mansour retrouve son fils les yeux clos. "On m'a dit qu'il dormait pour récupérer des forces, alors qu'il était déjà mort cliniquement", regrette-t-il, la voix chargée de tristesse. Ils apprendront plus tard qu'Aymen est en réalité plongé dans un coma artificiel. Transféré dans un autre hôpital, le garçonnet ne se réveillera pas. Il meurt quatre jours plus tard.
"On ne peut pas faire notre deuil"
"On n'a pas eu de réponse à nos questions: pourquoi y a-t-il eu une hémorragie, pourquoi mon fils est mort, et quand est-il mort. On ne peut pas faire notre deuil. On a inhumé notre enfant sans réponse", confie le père de famille, désespéré. "Aujourd'hui, on doit se battre contre un hôpital et des médecins qui sauvent des vies. C'est très dur pour nous, mais les circonstances font que nous sommes obligés d'en passer par là." La mère d'Aymen partage son désarroi. "Je suis très en colère car je ne sais pas de quoi est mort mon fils. On se pose beaucoup de questions, mon époux et moi, et on aimerait avoir des réponses honnêtes, et plus du tout de mensonges, car on a tout perdu."