La cigarette, principal facteur de risque des cancers du rein et de la vessie
"De nombreuses études ont montré une forte corrélation entre le tabagisme et le développement et la progression du cancer de la vessie, avec un risque multiplié entre 2 à 10 fois", relève le docteur Yann Neuzillet, chirurgien urologue à l'hôpital Foch de Suresnes, avant la semaine européenne de l'Urologie (23 au 27 septembre) qui sera axée sur la prévention des cancers urologiques. Ainsi, la cigarette est de loin le principal facteur de risque des cancers du rein et de la vessie.
Le son de cloche est le même pour les cancers du rein qui arrivent au 7e rang des nouveaux cancers en France avec 11.500 nouveaux cas estimés l'an dernier par l'Institut national du cancer (INCa) et près de 4.000 décès.
"Un homme qui fume a un risque accru de 50% d'avoir un cancer du rein par rapport à un non-fumeur", relève le Dr Marc-Olivier Timsit, urologue à l'hôpital Georges Pompidou à Paris, qui se veut toutefois rassurant : "il suffit d'arrêter de fumer au moins 10 ans pour rejoindre la courbe des non-fumeurs".
43 substances cancérogènes dans la cigarette
Affection mal connue, bien qu'elle ait touché l'an dernier 12.000 nouveaux patients (5e rang des cancers les plus fréquents) et fait 4.772 morts, le cancer de la vessie progresse avec 1% de nouveaux cas par an. Il a de surcroit "le coût par malade le plus élevé de tous les cancers", selon l'Association française d'urologie (AFU), en raison des traitements lourds et répétés qu'il nécessite.
La vessie supporte mal les "carcinogènes" du tabac (au moins 43 substances cancérogènes recensées), l'exposition à des substances de l'environnement professionnel pourrait également jouer un rôle dans 5 à 25% de ces cancers, selon les études.
Des professions à risque
Les travailleurs les plus à risque se trouvent dans les industries du caoutchouc et des colorants, et dans une moindre mesure, dans celles du cuir, du tannage, de la teinture, de la production de matières plastiques, d'aluminium et de pesticides.
Mais en raison des délais entre l'exposition à ces substances et l'apparition de la tumeur, la plupart d'entre eux sont à la retraite lorsque le cancer survient, ce qui explique que seulement 45 cas ont été déclarés à ce stade comme des maladies professionnelles en France.