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Santé

L'hygiène des mains négligée dans les hôpitaux

Une infirmière se désinfectant les mains avec une lotion alcoolisée lors de la première journée nationale "hygiène des mains" organisée en France le 23 mai 2008.

Une infirmière se désinfectant les mains avec une lotion alcoolisée lors de la première journée nationale "hygiène des mains" organisée en France le 23 mai 2008. - Mychele Daniau - AFP

Selon une étude menée auprès de soignants des hôpitaux de Marseille, seul un sur cinq se désinfecte les mains avant d'aller visiter un patient.

Alors que le plan Orsan a été déclenché il y a dix jours dans les hôpitaux pour tenter d'enrayer l'épidémie de grippe qui frappe violemment la France cette année, un rapport accablant sur l'hygiène des soignants a récemment été publiée, a relayé Le Figaro. Il apparaît que seul un soignant sur cinq se lave les mains avant de toucher un malade.

Le chiffre est extrait d'une étude menée entre septembre 2013 et mars 2014 dans les hôpitaux de Marseille (AP-HM) et présentée le 05 février dernier lors des 5e Etats généraux des infections nosocomiales et de la sécurité du patient.

Une puce électronique sur la chaussure

Pour obtenir de tels résultats, il a fallu tester sur le personnel soignant de l'AP-HM un système automatisé de mesure de l'observance de l'hygiène des mains. Le procédé, mis au point par MediHandTrace, consiste à placer une puce électronique sur le sabot des soignants qui est ensuite reconnue par des antennes posées au niveau des distributeurs de solution hydro-alcoolique. Ce traceur individuel permet ainsi de reconstituer leur parcours à l'intérieur et devant les chambres, et par conséquent le nombre de fois où ils utilisent la solution désinfectante dans la journée.

Sur 43 soignants allant visiter 132 patients dans sept services, seuls 22,6% d'entre eux se frottent les mains avec du gel hydro-alcoolique avant d'aller visiter un malade, et seulement 21,4% après être entrés en contact avec lui.

Multiplier les rappels

L'étude note également que plus les parcours sont courts, moins les soignants se lavent les mains. Et si certains se les désinfectent toujours, d'autres jamais.

Pendant l'expérience, les participants avaient accès à un compte rendu hebdomadaire de leur rapport à l'hygiène par SMS. Forte de son succès, l'initiative a été mise en place de façon pérenne dans le service des maladies infectieuses de Marseille. Selon le Professeur Philippe Brouqui, chef du service et auteur de l'étude, ce rappel a multiplié par deux le taux de lavage des mains. Prochaine étape: un système d'alerte qui pourrait conduire à "écarter des établissements" ceux qui sont "complètement réfractaires" à l'hygiène des mains, souhaite le spécialiste.

Pour rappel, en France, c'est un patient sur vingt qui est touché par une maladie nosocomiale.

Mélanie Godey