L'épidémie d'hantavirus en huit questions

Vendredi 31 août, le Centre fédéral de prévention et de contrôle des maladies des Etats-Unis lance une alerte : 10.000 personnes seraient susceptibles d'avoir été en contact avec un virus provoquant le syndrome pulmonaire. Deux personnes infectées en sont mortes. Le point sur cette épidémie.

Qu’est-ce que c’est ?

L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS) décrit l’hantavirus comme étant transporté par les rongeurs sauvages, comme les campagnols voire les mulots. On le trouve aux Etats-Unis, mais aussi en Afrique, en Asie et en Europe, notamment dans le quart Nord-Est de la France. Il provoque habituellement une fièvre hémorragique. La forme que l’on trouve aux Etats-Unis est particulière, elle est responsable d’une pathologie appelée syndrome cardio-pulmonaire.

Quels sont les symptômes ?

L’association pulmonaire explique que les premiers symptômes du syndrome pulmonaire à hantavirus sont ceux de la grippe. Ils apparaissent à la fin d’une période d’incubation d’une à six semaines : fièvre, douleurs musculaires (en particulier dans les grands muscles), grande fatigue. Certaines personnes peuvent avoir des étourdissements, maux de tête et d’estomac, voire diarrhée et vomissements. Aux stades les plus avancés, les symptômes sont les difficultés à respirer, le souffle court et la toux.

Qui a été exposé ?

Cette épidémie a été signalée au parc Yosémite, en Californie, dans la zone du camping Curry Village. Le camping étant sur un terrain non bitumé, les rongeurs contaminés y circulent librement. Depuis la mi-juin, 10.000 personnes fréquenté ce lieu, dont 53 familles de Français.

Combien de cas ont été découverts ?

A l’heure actuelle, seuls six cas de syndrome pulmonaire ont été découverts. Deux personnes infectées sont mortes et quelques cas potentiels sont surveillés. Aucun touriste français n’a encore été diagnostiqué positif.

Est-ce contagieux ?

Non. Le docteur Nahon, praticien hospitalier au Samu de Paris, assure que le virus reste actif "relativement peu de temps" et que "personne ne peut transmettre la contamination à une autre". De plus, toutes les personnes contaminées ne contractent pas la maladie.

Comment cela se traite ?

Après l’interrogatoire médical, les personnes souffrant des symptômes décrits seront orientées vers l’hôpital pour faire une analyse de sang qui permettra d’isoler le virus. Elles suivront également un traitement préventif pour limiter les complications et limiter les risques vitaux. Le traitement est symptomatique : c’est à dire que l’on traite les symptômes jusqu’à leur disparition.

Comment se fait-on contaminer ?

La personne contaminée doit avoir touché des urines ou des déjections de rongeurs contaminés, ou bien avoir respiré des poussières souillées suffisamment longtemps. Il peut se transmettre à des personnes qui dorment ou qui mangent par terre dans un endroit contaminé, par exemple.

Que faire si l’on a séjourné au Curry Village ?

Selon le ministère de la Santé, passé le délai d'incubation, s’il n’y a aucun des symptômes, il n’y a rien de particulier à faire. Les personnes éprouvant les symptômes doivent contacter leur médecin traitant en mentionnant leur séjour au Curry Parc. Un numéro vert sera opérationnel ce lundi soir dès 20 heures pour toutes les personnes qui y ont séjourné et qui souhaitent de plus amples informations : 0 800 636 636.