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Santé

L'Anses alerte sur le risque d'intoxication lié à la confusion entre marrons et châtaignes

Entre les marrons et les châtaignes, saurez-vous faire la différence?

Entre les marrons et les châtaignes, saurez-vous faire la différence? - Pixabay

Douleurs abdominales, nausées, vomissements... Alors que la saison de ramassage des marrons et/ou châtaignes va commencer, l'Anses alerte sur la toxicité des marrons d'Inde.

Alors que la saison automnale ne va pas tarder à s'installer, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation), alerte sur la confusion régulière faite entre les marrons d'Inde et les châtaignes, qui peut entraîner des intoxications. 

Les marrons ne sont pas comestibles

Cette confusion vient en partie du fait que lorsqu'on parle de marrons cuisinés en France, "de 'marrons glacés', ou encore de 'crème' ou 'purée de marrons', il s’agit en fait d’une variété de grosses châtaignes cultivées pour leur consommation", explique l'Anses.

Les marrons, au sens botanique du terme, ne sont pas comestibles. Chez son consommateur, il peut provoquer des douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhée ou encore des irritations oro-pharyngée (au niveau de la gorge). Il n'y a en revanche pas de risque direct de décès.

D'après un étude de l'Anses sur les confusions des plantes, enregistrées par les centres antipoison de 2012 à 2018, l'amalgame entre le marron d'Inde et la châtaigne fait partie des plus fréquents, et représente 11% des confusions totales. Elles concernent entre 20 et 30 personnes par an. 129 dossiers de confusion alimentaire de ce type ont été enregistrés entre 2012 et 2018.

Comment les différencier?

Pour éviter toute intoxication, l'Anses précise plusieurs différences concernant leur enveloppe et leur contenu pour que les cueilleurs puissent les repérer.

  • La coque des châtaignes est plutôt brune "hérissée de nombreux et longs piquants, et contient 2 à 3 châtaignes à la fois, plutôt petites, aplaties et triangulaires". 
  • Côté marron d'Inde, l'enveloppe est verte, avec des pics petits et espacés. Elle "contient généralement un seul marron, plus gros et arrondi".
A gauche des châtaignes, à droite des marrons d'Inde
A gauche des châtaignes, à droite des marrons d'Inde © Pixabay et Wikimédia

L'Anses précise également que les marronniers sont plutôt implantés dans les villes, allées, ou parcs alors que les châtaigniers se trouvent dans les bois ou les vergers. Les feuilles d'un marronnier sont composées de plusieurs petites feuilles de forme ovale "qui donnent à l’ensemble de la feuille un aspect palmé", celles du châtaigner sont simples et allongées.

Plus de 300 cas de confusion en 2018

Hormis les plus de 300 cas de 2018 (à interpréter avec les données de 2019), le nombre de cas de confusion alimentaire enregistrés par les centres antipoison chaque année "semble relativement stable", assure l'Anses. 257 cas avaient été recensés en 2013, 263 cas en 2018.

Sur le podium des confusions les plus fréquentes pouvant entraîner une intoxication: les plantes à bulbe (12% des cas), suivies du duo marrons/ châtaignes (11%) et des coloquintes ou les courges amères (8,5 %). Aucune de ces confusions n'entraîne de risque direct de mort.

D'autres plantes peuvent en revanche être mortelles, si on les confond avec leur sosie comestible. L'Œnanthe safranée au lieu de la carotte sauvage (48 cas d'intoxication entre 2012 et 2018), les colchiques au lieu de l'ail des ours (37), la belladone à la place du raisin (6), la digitale au lieu de la consoude (17) et enfin, la vérâtre au lieu de la gentiane. 

Salomé Vincendon