Pernaut, Kahn, Tapie... Ces personnalités qui ont contribué à faire changer le regard sur le cancer

Récemment, plusieurs personnalités publiques ont mis en lumière leur combat contre la maladie. Avec un objectif: améliorer la prévention et la prise en charge des patients.

En France, d'après le ministère de la Santé, les cancers représentent la première cause de décès chez l'homme, et la deuxième chez la femme. La maladie, qui semble encore tabou à évoquer, nécessite pourtant une prise en charge rapide et de la prévention. "Il y a des stigmates terribles de fatalisme. Quand vous annoncez à quelqu'un qu'il a un cancer, il continue de penser qu'il va mourir, alors que 70% des cancers guérissent", résume le Dr David Khayat, oncologue et fondateur de l'Institut national du cancer, invité de BFMTV ce mardi soir.

Ces dernières années, jusqu'à très récemment, plusieurs personnalités ont pris publiquement la parole pour parler de leur combat contre le cancer, pour améliorer la prévention et la prise en charge des malades.

• Jean-Pierre Pernaut: "il ne faut pas avoir peur"

C'est notamment le cas de Jean-Pierre Pernault, ex-présentateur du 13h de TF1, qui a annoncé ce lundi soir être atteint d'un cancer des poumons.

"J'ai appris cette maladie au mois de mai dernier. J'ai subi une première opération début juillet, un traitement qui continue depuis quelques semaines", a-t-il expliqué dans une vidéo publiée sur Twitter, confirmant une "fuite dans les médias". "Tout va bien pour l'instant. On surveille. Tout est sous contrôle", a-t-il assuré.

"J'attendais un moment pour en parler. Si j'en parle, d'abord je pense qu'il ne faut pas avoir peur du cancer. J'en ai eu un: la prostate, vous le savez. J'en ai parlé pour essayer d'améliorer la prévention. Même chose pour le poumon, je pensais que ça n'arrivait qu'aux autres pendant des années et des années", a ajouté le présentateur, qui avait déjà été opéré en 2018 pour son cancer de la prostate.

Pour le Dr David Khayat, ces déclarations publiques peuvent faire avancer le dépistage, notamment car "le cancer concerne tout le monde, ceux qui mangent sain, ceux qui ne mangent pas sain, ceux qui fument, ceux qui ne fument pas, les jeunes, les vieux, etc". "Il faut s'alarmer et faire du dépistage", martèle-t-il.

• Bernard Tapie: "parler du cancer rend service"

Bernard Tapie, mort à l'âge de 78 ans le 3 octobre dernier d'un cancer dont il souffrait depuis 2017, a parlé à de nombreuses reprises de sa maladie. Celui qui désignait son cancer comme "l'épreuve la plus douloureuse (qu'il ait eu) à subir", en mars 2019, a toujours encouragé le dépistage et la prévention.

"Le cancer, c'est quelque chose qu'il faut taire, la preuve c'est qu'on ne l'appelle pas comme ça, on l'appelle une 'longue maladie'. Il est temps de rendre possible le fait d'en parler, ça rend service aux médecins et aux malades", déclarait-il en janvier 2020, sur notre antenne.

"Ce n'est pas simplement pour avoir l'information sur la maladie, c'est simplement parce qu'on va puiser sur ce qu'il va dire, dans son humanisme et pas sur ce qu'il va chercher sur Internet. Parce que la première chose qu'un malade fait, s'il a le sentiment de ne pas avoir tout compris, c'est ça. Et là c'est l'horreur! Il ne faut jamais regarder ça, premièrement parce que les statistiques données ont cinq ans. Donc, de grâce, demandez à votre médecin!", exhortait-il.

Toujours sur notre antenne, il avait relaté cette anecdote, lors d'une visite à Nice, où un professeur de médecine le remerciait car il rendait "possible de parler du cancer". "C'est une des choses qui m'a fait le plus plaisir! (...) Parce que c'est vrai qu'il faut qu'on en parle. Quatre millions de personnes l'ont, et quand vous prenez en compte les personnes de la famille concernée, ça fait quand même beaucoup beaucoup de personnes", avait-il ajouté.

• Axel Kahn: "nous faisons reculer le cancer année après année"

L'annonce du cancer terminal d'Axel Kahn, en mai 2021, avait provoqué une vive émotion dans le pays. Le généticien a succombé le 6 juillet dernier des suites de la maladie, à l'âge de 76 ans.

Quelques mois auparavant, il s'était confié à BFMTV sur son combat, qu'il abordait avec calme. "La mort ne me fait pas peur, je sais qu'elle va gagner, mais elle ne m'aura pas dans l'angoisse ni la terreur. Elle m'aura avec un petit sourire ironique aux lèvres", expliquait le généticien, qui ajoutait que "cette fin annoncée n'est vraiment pas tragique parce que j'ai bien vécu".

Le scientifique, président de la Ligue contre le cancer entre juin 2019 et mai 2021, avait également confié son optimisme quant aux avancées de la science sur le cancer: "Nous le faisons reculer année après année, on arrive à en tirer de plus en plus de femmes et d’hommes, à qui on offre des renaissances".

Fanny Rocher