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Santé

Immunothérapie: le nouvel espoir contre le cancer

Une nouvelle approche du traitement contre le cancer suscite un réel enthousiasme dans la communauté scientifique réunie ce week-end en congrès à Chicago.

Immunothérapie. Un mot qui va sans doute apparaître de plus en plus fréquemment dans les discussions sur le cancer. Le congrès annuel de l'American society of clinical oncology (Asco) réunit ce vendredi à Chicago des milliers de chercheurs qui fondent de grands espoirs dans ce nouveau traitement contre le cancer. Il repose sur la réaction du système immunitaire des patients.

Un réel espoir

Trois traitements d'immunothérapie ont déjà été développés et certains patients, à un stade très avancé de la maladie, en bénéficient déjà dans le cadre d'essais cliniques. Le processus a donc été initié il y a des années. "Ce qui est totalement nouveau, c'est que l'immunothérapie permet des traitements efficaces contre des cancers très agressifs pour lesquels on ne disposait que de peu de solutions", précise dans Le Parisien Gille Vassal, directeur de la recherche clinique à Gustave Roussy.

Pour François Sigaux, directeur de la recherche en de l'innovation l'Institut national du cancer (INCa) on devrait assister lors de ce congrès annuel de l'Asco à "la confirmation éclatante de la place centrale de l'immunothérapie sans l'arsenal thérapeutique", comme il l'explique dans Le Parisien.

"Stimuler les défenses immunitaires"

Mais qu'est-ce que l'immunothérapie? Pour faire simple, il s'agit renforcer le rôle du système immunitaire dans le développement des cancers. La tumeur neutralise en effet le système immunitaire censé protéger le patient.

"C'est un traitement dont on se sert en cancérologie pour aller stimuler les défenses immunitaires du patient pour que ce soit lui-même, ses défenses, qui ensuite viennent détruire le cancer", résume Christine Mateus, dermato-oncologue à Gustave Roussy, sur BFMTV.

"La cellule maligne n'est pas seule à l'oeuvre dans un cancer", rappelle le professeur Gilles Vassaldans Le Parisien. Quand la maladie se déclare, "les cellules immunitaires les lymphocytes), en principe capables de se défendre contre un ennemi, se retrouvent paralysées" poursuit-il. Or, avec l'immunothérapie, "on a trouvé les molécules en cause dans ce 'verrou' et on a développé des anticorps capables de déverrouiller les lymphocytes pour qu'ils repartent à l'attaque", détaille-t-il. Un système qui permet de limiter la progression de la tumeur, voire de la faire reculer.

Vers des traitements préventifs

Cette approche a d'abord été testée pour les mélanomes - cancers de la peau ou des muqueuses. Elle pourrait bientôt servir à lutter contre les cancers des reins, de la vessie, des poumons ou des ovaires.

Mieux, "dans un deuxième temps, lorsqu'on a prouvé que cette immunothérapie fonctionnait, on va la tester en préventif pour prévenir l'apparition de récidives et de métastases", ajoute le professeur Christine Mateus. 4.883 communications et études doivent être présentées à plus e 40.000 médecins et chercheurs au congrès de l'Asco.

Aurélie Delmas