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Il existerait non pas deux, mais cinq types de diabètes différents, selon une étude

Test de glycémie. (illustration)

Test de glycémie. (illustration) - Agência Brasil Fotografias - flickr - CC

Type 1 et type 2 étaient les seules variantes pour décrire la maladie. Mais selon des scientifiques scandinaves, cette classification échoue a rendre compte de la multiplicité des pathologies.

"Insulinodéficient" ou "insulinorésistant", type 1 ou type 2, maladie auto-immune ou déclenchée par une mauvaise hygiène de vie. Jusqu'à maintenant, le diabète n'avait droit qu'à une sous-classification binaire. Mais une étude finno-suédoise veut remettre en cause cette classification qui serait par trop générale et peu adapter à la complexité réelle de la maladie. Les scientifiques du Centre du diabète de l'Université de Lund, en Suède, et de l'Institut de médecine moléculaire, en Finlande, ont publié les résultats de leur méga-étude épidémiologique, car portant sur 14.775 patients, dans la revue The Lancet Diabetes and Endicronology

Selon eux, les malades devraient être répartis non pas selon deux, mais selon cinq groupes distincts. Une révolution dont l'intérêt serait de pouvoir mieux cibler les traitements. Jusqu'à maintenant, les livres de médecine rendent compte de deux formes de la maladie. Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune qui se déclare à un jeune âge et touche quelque 10% des diabétiques. Dans ce cas, les cellules du pancréas censées produire de l'insuline sont détruites par l'organisme.

Le type 2, qui recouvre tous les autres cas, est dit "insulinorésistant". Il résulte de troubles du métabolisme touchant le foie, les muscles et les tissus adipeux. Un manque d'exercice lié à l'obésité et à une alimentation trop riche en sucres le déclenche. Ici, le pancréas s'épuise à produire une dose toujours plus importante d'insuline que les cellules "résistent" à correctement utiliser.

"C'est un premier pas vers des traitements personnalisés du diabète (...). La classification actuelle ne suffit pas à prédire les complications qui peuvent survenir", a estimé l'un des auteurs de l'étude, le professeur Leif Groop, de l'université de Lund.

A chaque catégorie ses complications

Avant de parvenir à cette ventilation inédite de profils diabétiques, le scientifiques se sont enquis de critères physiques simples (taille, poids...), mais aussi à des analyses biologiques plus poussées et d'autres critères incluant l'insulinorésistance, l'âge du diagnostic et le niveau de sucre alors détecté, divers facteurs génétiques...

De ces données ont été extraits cinq nouveaux profils. Le premier correspond au diabète de type 1. Les quatre autres sont des subdivisions du diabète de type 2, avec chacune ses caractéristiques particulières. L'une d'elles se caractérise par un risque plus grand de rétinopathie (atteinte de la rétine qui touche près de 50% des patients diabétiques de type 2). Une autre concerne des patients obèses et est marquée par une importante résistance à l'insuline, avec un risque élevé d'atteinte rénale.

Les deux dernières catégories, moins sévères, regroupent des patients obèses qui développent la maladie à un jeune âge pour la première, et des patients plus âgés pour la seconde (le groupe le plus important, 40% des patients environ). 

Un adulte sur onze dans le monde (425 millions) est atteint de diabète, soit 10 millions de plus qu'en 2015, selon des chiffres publiés mi-novembre par la Fédération internationale du diabète (FID) à l'occasion de la Journée mondiale consacrée à cette maladie.

David Namias