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Santé

Hôpitaux de Paris: les urgences appelées à la grève à partir de dimanche

L'hôpital Saint-Antoine est déjà en grève depuis mi-mars

L'hôpital Saint-Antoine est déjà en grève depuis mi-mars - -

Les syndicats réclament "la création de postes" paramédicaux, "des locaux sécurisés" et "une augmentation de salaire".

Les 25 services d'accueil des urgences de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) sont appelés à la grève à partir de dimanche, les deux principaux syndicats dénonçant des conditions de travail "insupportables", tandis que la direction promet des effectifs en renfort.

Le mouvement de grève entamé mi-mars après une série d'agressions à l'hôpital Saint-Antoine, dans l'Est de la capitale, a fait tache d'huile. Lundi, SUD-Santé a annoncé le dépôt de nouveaux préavis à partir du 14 avril pour quatre autres établissements parisiens (Lariboisière, Pitié-Salpêtrière, Saint-Louis, Tenon), le syndicat réclamant "la création de postes" paramédicaux, "des locaux sécurisés" et "une augmentation de salaire de 300 euros net".

Des conditions de travail "insupportables"

Une décision prise après deux réunions du collectif Inter Urgences, créé fin mars, et qui doit tenir sa troisième assemblée jeudi soir à Saint-Antoine. Sans attendre, la CGT a déposé un préavis couvrant l'ensemble des hôpitaux de l'AP-HP à compter de 00H00 dimanche, avec des revendications portant également sur les effectifs, la sécurité et les salaires.

"Les agents dénoncent leurs conditions de travail devenues insupportables", explique-t-elle dans un communiqué ce mardi, appelant "l'ensemble des agents des services d'accueil des urgences à rejoindre le mouvement" et réclamant à la direction "l'ouverture de négociations".

45 emplois supplémentaires

En réponse, le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, a promis des renforts: "Dans l'immédiat (...) nous mobilisons 45 emplois supplémentaires qui pourront être répartis en fonction des besoins", écrit-il dans un courrier adressé mardi aux deux syndicats et dont l'AFP a obtenu copie.

Il y affirme par ailleurs sa "volonté de renforcer la sécurité de l'ensemble des sites pour éviter la reproduction d'agressions" et assure que "des moyens ont été dégagés pour (...) assurer une présence continue sur tous les sites le nécessitant". Sur les rémunérations, il évoque la possibilité d'une "réponse tangible aux difficultés qu'ont connu les équipes des urgences au cours des derniers mois".

En décembre, le décès inexpliqué d'une patiente à Lariboisière avait révélé "une série de dysfonctionnements" dans un contexte général de manque de moyens, notamment de médecins, selon une enquête interne. L'incident a provoqué une "relance de la stratégie urgence" du plus grand centre hospitalier français, afin de désengorger ses 25 services d'accueil (dont 8 services pédiatriques) d'ici 2023.

Cyrielle Cabot avec AFP