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Hépatite C: vers une disparition prochaine de la maladie en France?

Un patient se fait prélever une goutte de sang afin de réaliser un test de dépistage à l'hépatite C, le 18 mai 2011.

Un patient se fait prélever une goutte de sang afin de réaliser un test de dépistage à l'hépatite C, le 18 mai 2011. - FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

La prise en charge en 2014 du traitement proposé par le laboratoire Gilead a fait diminuer le nombre de personnes atteintes par la maladie dans l'Hexagone.

Se dirige-t-on vers une disparition prochaine de l'hépatite C en France? C'est en tout cas ce qu'établit un bulletin épidémiologique concernant la maladie publié par Santé publique France ce mardi. Dans l'introduction du document, l'épidémiologiste François Dabis écrit que "l'élimination du VHC en France d’ici 2025 est un objectif de santé publique ambitieux, mais atteignable", le VHC étant le virus responsable de l'hépatite C. À l'échelle mondiale, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), s'est fixée cet objectif pour 2030.

Un traitement à 41.000 euros

Les données disponibles viennent appuyer ces propos. Toujours selon Santé publique France, en 2004, on estimait à 367.055 le nombre de personnes porteuses de l'hépatite C, à 344.500 en 2011. En 2019, ce chiffre a baissé drastiquement, pour s'établir à 100.600 malades. Des chiffres qui ne sont cependant pas représentatifs de la réalité, puisque toutes les personnes se trouvant sur le territoire national ne se font pas dépister à la maladie.

La raison de cette baisse? La décision prise par la Sécurité sociale en 2014 de rembourser à 100% la pilule Sovaldi du laboratoire américain Gilead, qui repose sur des antiviraux à action directe. Le prix d'un traitement complet pour une personne, qui correspond à un comprimé à prendre chaque jour pendant 12 semaines, s'élève à 41.000 euros.

Une décision particulièrement coûteuse pour les finances publiques, mais qui se révèle très efficace d'un point de vue médical. Car ce traitement, aujourd'hui recommandé pour l'ensemble des personnes infectées, permet la guérison pour plus de 95% des patients. Et sur 15 ans, le nombre d'hospitalisations liées à une hépatite C a été divisé par quatre, comme le rapporte Les Echos.

Un virus transmis par le sang

L'hépatite C se caractérise par une inflammation du foie, causée par le virus VHC, comme le rapporte l'OMS. Ce virus peut être à l'origine d'une hépatite aiguë et chronique, allant d'une forme bénigne à sévère, pouvant entraîner des maladies à vie comme une cirrhose ou un cancer du foie.

Le VHC se transmet par le sang. La plupart des infections ont donc lieu lors de pratiques d'injections à risques, comme la consommation de drogue injectable, ou de pratiques sexuelles entraînant une exposition au sang.

Toujours selon le professeur François Dabis, "l’hépatite  C chronique ne concerne plus désormais qu’une hospitalisation sur 1  000. Les formes compliquées y sont nettement plus fréquentes, témoignant d’un effet stock. L’efficacité remarquable des AAD (les antiviraux à action directe, ndlr) pour obtenir une guérison a fait chuter considérablement la mortalité des patients hospitalisés".

Avant de conclure: "la route est encore longue, mais les perspectives de réussite sont sérieuses".

Jules Fresard