Hausse du tabac de 6%: trop ou trop peu ?

Ce lundi, le tabac augmente de 6% en France pour 14 millions de fumeurs. Consommateurs et buralistes dénoncent un coup de massue financier. Mais, les associations jugent la hausse insuffisante pour faire reculer la consommation. Qu'en pensez-vous ?

Le prix du tabac augmente ce lundi de 6%. Le paquet de Marlboro rouge – le plus vendu – passe par exemple de 5,60 à 5,90 euros. La France est aujourd'hui le troisième pays le plus cher d'Europe pour le tabac, derrière le Royaume-Uni et la Norvège.

Pourtant, la consommation repart à la hausse. L'Institut national de prévention et d'éducation à la santé relève qu'entre 2005 et 2010, les fumeurs ont progressé de 26,9 à 28,7% de la population.

Les buralistes craignent la concurrence des marchés parallèles

Chez les fumeurs, on fait grise mine en regardant le porte-monnaie. Chez les buralistes, en regardant les caisses. Ils craignent la concurrence accrue des marchés parallèles de vente. Les achats transfrontaliers (principalement Espagne et Belgique) représentent un paquet sur cinq consommé en France. Autre menace invoquée, la vente à la sauvette.

Patrick Montredon, président du Syndicat national des buralistes, demande « une enquête officielle. Dans les villes de certains pays européens, 50% de la consommation du tabac échappe à tout contrôle. Est-ce que qu’on veut ça en France ? », explique-t-il.

Une hausse insuffisante pour les associations

Cette hausse de 6% ne convainc pas, y compris chez les fervents défenseurs de la lutte contre le tabagisme. Depuis cinq ans, la vente de cigarettes ne recule plus en France et chaque année, le tabac fait encore 60 000 victimes.

L'Alliance contre le tabac, fédération d'associations de lutte contre le tabagisme, juge dans un communiqué que « cette augmentation limitée à 6% pour ne pas faire de peine aux débitants de tabac est en opposition frontale avec les objectifs de la lutte contre le cancer ».

Pour le gouvernement: une mesure « modérée et raisonnable »

Face à ces critiques, le gouvernement persiste dans sa politique de hausse modérée.Le ministre du Budget François Baroin défend une mesure « modérée et raisonnable » qui est selon lui cohérente avec le plan Cancer 2.

Interrogée par RMC, la ministre de la Santé Roselyne Bachelot s'était dite il y a quelques semaines, « militante de l'augmentation du prix du tabac » mais en ajoutant qu'il fallait aussi prendre en compte « le pouvoir d'achat et le niveau de vie des gens ».

L’Etat espère recueillir 660 millions d’euros de plus chaque année. Les taxes serviront en premier lieu à financer des organismes de protection sociale.

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