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Grippe: est-il encore temps de se faire vacciner?

Campagne de vaccination contre la grippe, en octobre 2015 à Lille.

Campagne de vaccination contre la grippe, en octobre 2015 à Lille. - Philippe Huguen - AFP

Alors que la gastro-entérite refait parler d'elle, le seuil épidémiologique de la grippe tarde à être franchi. Est-ce une raison pour s'éviter la vaccination? Non, répondent à l'unisson l'Institut de veille sanitaire et le Réseau Sentinelles. 

Alors que l'Institut de veille sanitaire s'alarme mercredi d'une poussée de gastro-entérite, il se montre moins préoccupé par la grippe, qui pointe le bout de son nez à la faveur des premiers frimas de l'hiver. Timidement pour l'instant, puisque l'activité grippale demeure faible, selon le bulletin hebdomadaire. Est-ce à dire que nous aurions une chance de passer à travers ce fléau cette année? Sans doute pas. Est-il trop tard pour se faire vacciner? L'Institut de veille sanitaire comme le Réseau Sentinelles insistent: "Il est important pour les personnes à risque de se faire vacciner, l'épidémie n'a pas débuté et il est donc encore temps".

"L'arrivée de l'épidémie est tardive"

Selon Lisandru Capai, épidémiologiste de l'antenne Méditerranée du Réseau Sentinelles contacté par BFMTV.com, l'activité grippale n'est pour l'instant "plus élevée que dans une poignée de régions, notamment dans le Nord-Ouest et dans le Sud-Est". Mais cela ne signifie nullement que nous sommes tirés d'affaire. "L'épidémie devrait arriver d'ici à trois ou quatre semaines".

Pour appuyer cette projection, "30 ans de données sont mises à contribution". Elles sont aussi mises en perspective "avec les ventes de médicaments qui permettent d'affiner l'estimation". "L'année dernière, l'arrivée de l'épidémie s'était réalisée en semaine 3 (troisième semaine de l'année, Ndlr), le pic était survenu en semaine 6, et la fin de l'épidémie en semaine 11. Cette année, tout ce que l'on peut dire est que c'est un peu plus tardif", détaille Lisandru Capai.

Une vaccination à l'efficacité variable, mais toujours utile

"Si une vaccination de la population générale n'est pas recommandée par le ministère de la Santé", rappelle l'épidémiologiste, "elle permet de limiter les cas graves pour les populations à risque et les personnels médicaux". Car s'il est exact que l'on ne meurt pas de la grippe, les complications, notamment respiratoires, peuvent conduire à un décès de la personne atteinte.

Pour être efficace, le vaccin doit chaque année "être mis à jour". Mais il arrive qu'entre la conception du moyen de prévention et la déclaration d'une grippe, le virus mute. Deux souches du virus "A et B" frappent habituellement la planète selon "une double circulation", explique le spécialiste. "En 2015, l'efficacité moins grande du vaccin venait du fait que l'une des souches avait muté, mais pour les autres le bénéfice restait d'actualité." Ainsi dans tous les cas, la vaccination prémunit, même si elle possède aussi ses failles.