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Santé

Grève dans les hôpitaux de Paris: le personnel des urgences de Lariboisière en arrêt maladie

L'hôpital Lariboisière à Paris

L'hôpital Lariboisière à Paris - THOMAS SAMSON / AFP

Le mouvement de grève aux urgences dure depuis plus de deux mois et ne faiblit pas.

L'équipe de nuit des urgences de l'hôpital Lariboisière à Paris s'est mise en arrêt maladie et ne s'est pas présentée dans la nuit de lundi à mardi. Selon l'urgentiste et délégué CGT Christophe Prudhomme "une vingtaine de personnels des urgences" n'ont pas pris leur service à Lariboisière au cours de la nuit. Parmi eux, 10 infirmières sur 12. Leur arrêt maladie est valable pour 48h. L'opération sera donc réitérée dans le nuit de mardi à mercredi. 

"Le seul moyen de se faire entendre"

Le mouvement de grève aux urgences dure depuis plus de deux mois et ne faiblit pas. Entamé à l'hôpital Saint-Antoine, à l'est de la capitale après une agression, des dizaines d'établissements sont maintenant mobilisés partout en France. 

"Quand on est dans des métiers où on est assigné pour assurer la continuité du service public, c'est parfois le seul moyen de se faire entendre", a-t-il indiqué. "On a pas lancé de mot d'ordre, ce sont des modalités d'action qui sont à la disposition des personnels", a-t-il précisé, évoquant des soignants "épuisés".

"J'adore travailler aux urgences. J'adore les petits coups d'adrénaline: quand tout à coup, un patient va mal et qu'on le soigne", témoigne, sur notre antenne, Inès Guay, infirmière dans le service. "Ce qui m'énerve, c'est quand il y a six heures d'attente et que les patients viennent nous voir en nous disant qu'ils ont mal, c'est quand on doit répéter toute la nuit aux patients "désolée, attendez encore un peu." C'est hallucinant que ça arrive encore! A un moment il faut pointer qu'il y a quelque chose qui va mal."

"Une très grosse fatigue"

"Ce qui s'est passé aux urgences de Lariboisière est assez inédit, en général les soignants en grève viennent soigner avec un brassard pour assurer la continuité des soins, là ils se sont mis en arrêt maladie, c'est dévoyer ce qu'est un arrêt maladie", a commenté Agnès Buzyn sur France Inter mardi matin.

Agnès Buzyn a reconnu qu'il y avait "une très grosse fatigue des personnels aux urgences". "Je cherche des solutions, je travaille avec les urgentistes (...), je les reçois régulièrement et je les verrai encore dans une quinzaine de jours pour préparer l'été", a-t-elle assuré, disant comprendre "l'impatience" des soignants concernés.

"Une cinquantaine" de services d'urgences, selon la ministre, sont actuellement touchés par un mouvement de grève pour l'arrêt des fermetures de lits, une hausse des rémunérations de 300 euros net et une augmentation des effectifs. Une journée nationale d'action est prévue jeudi à l'appel du collectif Inter-Urgences et de plusieurs syndicats.

Cyrielle Cabot avec AFP