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Santé

Furosémide: l'enquête sanitaire n'établit pas de lien avec les décès

Boîtes de Furosémide.

Boîtes de Furosémide. - -

Le journal "Libération" doute de la réalité de l'erreur d'étiquetage de médicaments qui défraie la chronique sur fond de morts suspectes. A l'appui de ses dires, un faisceau d'indices assez convaincant.

Et si la prétendue erreur d'étiquetage sur des médicaments qui aurait fait prendre à des patients un somnifère lieu et place d'un diurétique n'avait jamais existé? La machine médiatique aurait alors pu s'emballer pour rien, concluait vendredi soir le journal Libération.

Des morts suspectes ou finalement pas

Premier argument développé par Libération, les autopsies réalisées à la suite de quatre décès suspects recensés (un cinquième vient d'être révélé ce samedi matin), ne plaident pas en faveur de la substitution de médicaments. L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) ne s'y trompe pas et insiste sur le fait qu'"il n'y a aucun décès dont l'imputabilité est établie".

Au fond de l'affaire, le problème vient du fait qu'aucune trace de somnifère n'a pour l'instant été retrouvée chez deux des quatre autopsiés. Pour deux autres, des analyses sont en cours. Reste qu'aucune embolie pulmonaire, pathologie qui logiquement pu être provoquée par l'arrêt du diurétique, n'a été constatée.

Les boîtes rappelées seraient conformes

Autre élément extrêmement troublant, sur les 3.000 boîtes du fabricant de médicaments génériques Teva rappelés, aucune ne contenait de somnifère. Toutes étaient donc normales.

Dès lors, serait-il possible que le patient se soit lui-même trompé de cachets? Le quotidien rapporte une hypothèse voisine. Il relate une anecdote survenue à la cité des Corsaires de Saint-Malo, en Ile-et-Vilaine, en fin de semaine dernière. Alerté par l'état d'un de ses clients, un pharmacien aurait vérifié les boîtes de médicaments de ce dernier et constaté la présence de deux cachets de somnifère dans une boîte censée contenir du Furosémide 40 mg, le fameux diurétique fabriqué par Teva. Le pharmacien aurait alors prévenu l'entreprise, qui elle-même, aurait alerté l'ANSM. Appliquant le principe de précaution, l'agence aurait ensuite rappelé les lots suspects.

Depuis, les gendarmes ont mené des perquisitions chez le fabricant avec l'Oclaesp (Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique). Mais jusqu' à maintenant, l'enquête n'a révélé aucune anomalie au sein des chaînes de production.

L'enquête préliminaire ouverte pour tromperie aggravée et homicides involontaires, pourrait donc être sans objet.


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David Namias et Marine Hay (vidéo)