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Santé

Frais dentaires élevés: 4 patients sur 10 renoncent à se faire soigner

38% des patients renoncent à se faire soigner conformément aux recommandations de leur dentiste.

38% des patients renoncent à se faire soigner conformément aux recommandations de leur dentiste. - Didier Pallages - AFP

Une étude menée par Santéclair, une entreprise d’aide à l’accès au soin, montre que 38% des patients renoncent à se faire soigner conformément aux recommandations de leur dentiste, à cause de tarifs trop élevés.

Une grande majorité de Français renoncent à leurs soins dentaires à cause des tarifs pratiqués par les dentistes. C’est la conclusion d’une étude, repérée par Le Parisien, menée sur 500 demandes de devis pour des soins dentaires auprès de la société Santéclair, filiale de plusieurs organismes complémentaires d’assurance maladie.

En tout, 38% des patients ont renoncé aux soins un an après le dépôt d’une demande de devis, et 20% n’en n’ont réalisé qu’une partie, selon les conclusions de Santéclair. Moins de 45% des malades ont été soignés conformément à la recommandation de leur dentiste. 

Des tarifs dentaires "trop chers"

Principale explication, des soins "souvent trop chers", déplore Marianne Binst, directrice de Santéclair, dans les colonnes du quotidien régional.

"Dès que le reste à charge, c'est-à-dire la somme à payer au bout du compte par le patient, dépasse 1.000 €, le renoncement grimpe à 60 %, démontrant un lien entre coût et abandon", conclut-elle.

Quand la facture à la charge du malade dépasse les 2.000 €, seul un patient sur cinq se fait soigner, au risque de fragiliser leurs dents. Marianne Binst fustige une "profession figée sur ses pratiques qui laissent les patients sur le carreau". 

Remboursements gelés "depuis 27 ans"

Du côté des dentistes, on se défend de pratiquer des tarifs prohibitifs. La faute est imputable à la prise en charge dérisoire des soins dentaires par l’Assurance maladie et les complémentaires santé.

"Les bases de remboursement de la Sécurité sociale n'ont pas augmenté depuis vingt-sept ans", se défend Catherine Mojaïski, présidente de la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), interrogée par le Parisien. "Les tarifs des soins conservateurs (traitement des caries, détartrages...) sont gelés, contrairement aux prothèses où nous pouvons faire des dépassements d'honoraires pour faire face aux charges. Je note que le reste à charge, 2,2 milliards en dentaire, n'a pas bougé depuis 1991".

La Cour des comptes vient d’ouvrir une enquête afin de faire toute la lumière sur les tarifs pratiqués par la profession. Les résultats devraient être publiés d’ici un an.

C. P.