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Fin de vie: une formation "dernier secours" pour apprendre à accompagner ses proches

BFMTV a pu suivre une formation aux "derniers secours" pour accompagner des proches en fin de vie. De quoi être mieux armé face à ce moment difficile à appréhender et souvent douloureux pour les familles.

Si les premiers secours sont largement enseignés, les derniers secours ont longtemps été délaissés. Depuis 2022, la société française d'accompagnement et de soins palliatifs propose des formations d'une journée pour apprendre comment accompagner un proche dans ses derniers moments de vie.

BFMTV a pu suivre l'une de ces formations, à Auxerre (Yonne). Philippe, un participant, a perdu son père durant la pandémie. "Il est décédé dans l'incompréhension et la solitude. Ma mère de 91 ans va sûrement partir en Ehpad. Je n'aimerais pas qu'elle revive ça", confie-t-il.

"La mort, je l'ai vécue très tôt dans mon enfance et ça n'a jamais été quelque chose de positif", abonde Romaine, une autre participante qui dit avoir souffert de "non-adieux". Preuve que de nombreuses personnes ressentent le besoin de se réapproprier ce moment difficile de l'existence.

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Évaluer la douleur

Anne-Marie Colliot, ancienne infirmière en soins palliatifs, co-dirige la formation. Elle souligne le rôle "essentiel" des aidants pour évaluer la douleur du patient. "Cette évaluation (au cours, NDLR) de la journée, de la nuit, est essentielle pour mettre la bonne dose d'antalgiques qui soit la plus adaptée et surtout qui laisse le patient le plus vivant possible", explique-t-elle.

Catherine Renard, bénévole à l'origine des journées de formation, aborde elle l'accompagnement affectif du proche en fin de vie. "Beaucoup de personnes aimeraient un petit câlin ou un petit bisou mais on a peur de les brusquer. N'hésitez pas à vous rapprocher petit à petit, posez votre main sur le drap et voyez si la personne pose sa main sur la vôtre", conseille-t-elle.

Au total, 1.500 personnes ont déjà été formées pour se réapproprier la fin de vie d'un de leurs proches. L'association peine à faire face à la demande grandissante. Les 150 bénévoles animent en moyenne deux sessions par semaine à travers toute la France. Prochaine destination: Lambersart (Nord), Tours (Indre-et-Loire) et Bouc-Bel-Air (Bouches-du-Rhône).

Marie Ramaugé avec François Blanchard