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Faut-il s'inquiéter du virus chinois responsable d'une mystérieuse pneumonie?

Un homme sort du Wuhan Medical Treatment Center, où un homme mort d'une mystérieuse pneumonie était traité, à Wuhan, en Chine, le 12 janvier 2020

Un homme sort du Wuhan Medical Treatment Center, où un homme mort d'une mystérieuse pneumonie était traité, à Wuhan, en Chine, le 12 janvier 2020 - Noel Celis / AFP

Le mystérieux virus respiratoire qui touche la Chine et est responsable d’une nouvelle pneumonie a été détecté chez un patient japonais ayant séjourné en Chine, après l’avoir été chez une femme thaïlandaise. Peut-il se transmettre d’homme à homme? Faut-il s’en inquiéter? BFMTV fait le point.

Le risque que la mystérieuse pneumonie virale touchant actuellement la Chine soit transmissible entre humains est "faible" mais "pas exclu", ont annoncé mercredi les autorités sanitaires chinoises. La maladie a déjà fait deux morts et des cas ont été détectés en Thaïlande et au Japon.

Elle alimente les craintes d'une réapparition d'un virus de type Sras, qui avait tué quelque 650 personnes en Chine continentale et à Hong Kong en 2002-2003. BFMTV fait le point avec Vincent Enouf, responsable adjoint du Centre National de Référence virus des infections respiratoires à l’Institut Pasteur.

Que sait-on de ce nouveau virus respiratoire né en Chine?

C’est une pneumonie virale, avec des symptômes respiratoires. Les autorités sanitaires chinoises ont déclaré que c’était un coronavirus, autrement dit un virus respiratoire d’une autre catégorie que la grippe. Il a 80% de génome en commun avec le SRAS, le syndrome respiratoire aiguë sévère qui a touché plus de 8000 personnes et tué plus de 770 autres entre 2002 et 2003.

Un Japonais d’une trentaine d’années est touché par ce nouveau coronavirus chinois. Il a dû être hospitalisé le 10 janvier après un séjour à Wuhan, au centre de la Chine. Que sait-on du risque de transmission du virus entre humains?

La plupart des virus animaux qui infectent l’homme sont incapables d’infecter un autre homme après. Ce que l’on surveille aujourd’hui, c’est de savoir s’il peut y avoir un passage interhumain car sur les deux cas recensés en dehors de Chine, une femme thaïlandaise, puis un homme japonais, ils se sont bien rendus à Wuhan, épicentre chinois du virus, mais a priori ils n’ont pas fréquenté le marché de fruits de mer, où les autres cas ont été détectés. Il y a donc une incertitude.

Doit-on s’en inquiéter en Europe, et en France?

Il y a six vols par semaine entre Wuhan et Paris donc il peut y avoir des personnes infectées qui arrivent en France. Comme il n’y a pas de passage interhumain certain, le risque paraît limité mais il doit être surveillé.

Quelle est le rôle de votre laboratoire dans cette surveillance?

Nous devons adapter notre technologie à ce nouveau virus respiratoire dont on connaît la séquence génétique. C’est ainsi que nous pourrons détecter une éventuelle arrivée en France. A ce stade, il n’y a pas de raison de s’affoler.
Margaux de Frouville