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Santé

Faut-il légaliser le cannabis en France ?

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Un groupe de députés socialistes, amené par l'ancien ministre Daniel Vaillant, préconise dans un rapport de légaliser le cannabis. Consommation encadrée mais autorisée et commercialisation assurée par l'Etat : y êtes-vous favorable ?

Menés par l'ancien ministre de l'Intérieur Daniel Vaillant, des députés estiment que la répression est une impasse, la consommation de cannabis n'étant pas freinée par une législation parmi les plus répressives en Europe. Le rapport des parlementaires, qui ont auditionné pendant 15 mois des policiers, magistrats, sociologues, addictologues et malades, propose de mettre en place une filière avec 53.000 hectares cultivés par la filière bio, un contrôle de l'importation et une distribution sous licence par les buralistes notamment. Les mineurs ne seraient pas concernés par l'autorisation de consommer.

Une « filière nationale du cannabis »

Le texte suggère aussi d'ouvrir un débat public sur cette question après les élections présidentielles et législatives de 2012. Daniel Vaillant explique: « Ma démarche de mise en place d'une filière nationale du cannabis n'est pas la création d'un droit à la consommation, elle a pour objectif de faire baisser la consommation et ses risques. Il faut mieux informer et prévenir, contraventionnaliser les conduites à risque, et pour mieux lutter contre le trafic, légaliser sous contrôle. Cela consisterait à ce que l'Etat encadre la production - ce qui permettrait de s'assurer de la qualité du produit -, ainsi que l'importation et la distribution dans des lieux dédiés ».

« Les drogues sont mortelles ! »

L'idée de légaliser la consommation de cannabis reçoit une ferme opposition à droite. Le député UMP des Yvelines, Jacques Myard, estime sur RMC qu' « on n'est plus à la petite herbe de jadis des soixante-huitards attardés. Les drogues sont mortelles ! Elles déstabilisent les individus, elles les déstructurent et elles ont des conséquences extrêmement fortes sur la santé publique. Donc oui, il faut accentuer la lutte contre les grands trafiquants, mais il ne faut pas non plus laisser la porte ouverte aux petits consommateurs. Car s'il n'y avait pas de consommateurs, il n'y aurait pas de grands trafiquants ».

La Rédaction et C. Andrieux