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"Encore en forte progression": la directrice de Santé Publique France met en garde sur la situation épidémique

Alors que le pic de la cinquième vague de Covid-19 est attendu dans les prochains jours, Geneviève Chêne a rappelé que le virus continuait de se propager fortement en France.

"Le pic des infections est attendu mi-janvier", écrivait l'Institut Pasteur dans son rapport sur l'impact du variant Omicron le 7 janvier. Mais cette estimation, si elle est corroborée par d'autres scientifiques, ne se réalisera pas au jour près, et à la veille du 15 janvier, la France est "encore dans une phase de forte progression du nombre de cas", déclare ce vendredi sur BFMTV Geneviève Chêne, directrice générale de Santé Publique France.

"Dire qu'on est au pic, non. On peut dire qu'on est au pic quand on l'a passé, parce qu'il faut voir la décroissance pour voir le pic, et on n'est pas exactement dans cette situation-là", explique-t-elle. "On est encore dans une phase de forte progression du nombre de cas, et aussi une certaine progression des hospitalisations et des admissions en soins critiques".

La décrue dans certaines régions ?

Elle rappelle que le virus circule encore beaucoup dans le pays, et que selon les données consolidées de la semaine dernière, un Français testé sur cinq était positif, "c'est à peu près 280.000 cas par jour en moyenne sur la semaine, on reste quand même sur un niveau très élevé du nombre de cas", souligne-t-elle. Et même quand le pic des infections sera atteint, il faudra attendre celui des hospitalisations et réanimations, qui, mécaniquement, arrive en décalé.

Si la question est posée, c'est que des signaux semblent indiquer une décrue de l'épidémie, comme en Île-de-France où le taux d'incidence a légèrement diminué ces derniers jours. Mais ces données récentes ne doivent pas être prises immédiatement pour une tendance. "Je ne commente pas les chiffres du jour", déclare Geneviève Chêne, qui explique attendre que les données soient "consolidées" avant d'en déduire quelque chose, "nous répondrons dans le point épidémiologique de la semaine prochaine".

"Commenter les chiffres d'un jour sur l'autre ça n'a que peu de valeur épidémiologique", abonde l'épidémiologiste Mircea Sofonea sur notre antenne.

Des incertitudes sur l'évolution qui suivra le pic

Il faut également retenir que les situations sont différentes selon les régions, et que l'épidémie n'évoluera pas de la même façon partout. L'épidémiologiste Arnaud Fontanet avait expliqué sur BFMTV "qu'il y a des différences régionales" en France, et que le pic "arrivera un peu plus tôt dans la région Île-de-France et dans le Nord-Ouest de la France, un peu plus tard dans la partie Sud et Sud-Est de la France".

"La situation de la Corse était plutôt dans une forme de stabilité la semaine dernière, donc on a envie de penser qu'à partir d'une situation de stabilité, la semaine suivante on sera dans une situation plus favorable", déclare également Geneviève Chêne.

D'autre part, rien ne dit que le pic sera suivi par une décrue, comme ce qui a été observé en Afrique du Sud ou en Angleterre. "Nous verrons dans les prochains jours si, comme les Anglais, nous atteignons un pic et ensuite si cela entraîne une baisse, ou si cela fait comme Delta un plateau, ce qui ne serait évidemment pas une heureuse nouvelle", a ainsi rappelé le ministre de la Santé Olivier Véran en début de semaine.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV