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En plus d'aérer, faut-il humidifier l'air pour lutter contre le Covid-19?

Une modélisation du coronavirus

Une modélisation du coronavirus - -

Maintenir le taux d'humidité de l'air entre 40% et 60% à l'intérieur permettrait, selon plusieurs études, de mieux lutter contre le coronavirus et de réduire les contaminations par aérosols.

Plus les mois passent, plus les connaissances sur le Covid-19 s'affinent et les manières de lutter contre le virus évoluent. À l'image de l'aération des pièces qui a rejoint la liste des gestes barrières, fin octobre, l'humidification de l'air pourrait-elle bientôt être officiellement recommandée?

Plusieurs chercheurs ont récemment rapporté que maintenir dans un environnement un taux d'humidité de l'air entre 40% à 60% peut avoir plusieurs effets sur la transmission du coronavirus. Un taux d'humidité d'autant plus important à mettre en place en hiver, lorsque l'on a tendance à chauffer nos habitations tout en les aérant peu.

Le rôle de la muqueuse nasale

Dans le Washington Post, trois professeurs américains, des universités de Harvard, de Yale et de Virginia Tech, ont tout d'abord rappelé, la semaine dernière, l'importance de la muqueuse nasale dans la lutte contre les infections. Le mucus permet de bloquer différentes particules, comme celles des virus, et les cils vibratiles déplacent ensuite le mucus vers le pharynx afin de l'éliminer.

Or, plus l'air est sec, moins la muqueuse nasale fonctionne bien, laissant passer plus de particules vers les poumons, expliquent les trois professeurs. D'où l'importance de bien humidifier les lieux dans lesquels on évolue pour permettre à la muqueuse nasale de fonctionner de manière optimale.

Des effets sur les aérosols

Une étude, issue de chercheurs de cinq universités américaines et de l'Institut national des allergies et des maladies infectieuses, pré-publiée mi-octobre, souligne également que le coronavirus survit moins bien dans les environnements humides. Il disparaît ainsi plus rapidement lorsque le taux d'humidité de l'air est compris entre 40% à 60%.

Enfin, plus l'air est humide à l'intérieur, plus les chances de transmettre le coronavirus par aérosols, ces minuscules particules qui restent suspendues dans l'air, diminuent, rapportent deux études. La première, japonaise, a été menée en octobre par le RIKEN, l'Institut de recherche physique et chimique au Japon, et l'université de Kobé. La deuxième, indo-allemande, a été publiée en septembre et dirigée par l'Institut Leibniz de recherche troposphérique et le Laboratoire national de physique de l'Inde. D'après ces recherches, avec un taux d'humidité important, autour de 60%, les particules aérosolisées sont moins présentes et s'évaporent beaucoup plus vite.

Clément Boutin Journaliste BFMTV