BFMTV
Santé

Elle interpelle les médecins pour dénoncer les violences gynécologiques

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - Jean-Sébastien Evrard-AFP

Elle appelle les gynécologues, obstétriciens et sages-femmes à ne pas "mettre de côté la femme que l'on est". Et témoigne sur les violences gynécologiques qu'elle a subies tout au long de sa vie de la part de professionnels, dès l'âge de 13 ans.

Elle demande plus d'humanité et de précautions aux gynécologues et obstétriciens. Une femme qui témoigne anonymement sur le site du Huffington post raconte les expériences traumatisantes qu'elle a vécues avec ces spécialistes tout au long de sa vie. Et regrette que les femmes soient "trop souvent" vues "comme des vagins, des œuvres qui produisent la vie, des incubateurs humains. Sans jamais se rappeler qu'il y a une femme, un être humain, avec ses anxiétés, ses complexes, ses cicatrices."

Dans son billet, intitulé "Aux gynécologues, obstétriciens, sages-femmes qui pensent bien faire en mettant de côté la femme que l'on est", elle raconte sa première expérience avec un gynécologue alors qu'elle n'était encore qu'une enfant. Et dénonce l'absence de considération à son égard.

"Il enfonce deux doigts en moi sans crier gare"

L'été de ses 13 ans, peu après de premières règles douloureuses, sa mère l'accompagne chez un spécialiste. "Le gynécologue, sans me prévenir, me palpe les seins pour voir s'il n'y a pas de grosseur. Aucun mot ne sera échangé entre lui et moi. Mais il continuera à échanger avec ma mère qui était entrain de parler dans le bureau" à côté de la salle d'examen, laissée ouverte. 

"Le moment le plus dramatique arrive après lorsqu'il enfonce deux doigts en moi sans crier gare. Je fonds en larmes tant la douleur est subite et importante. Je m'en souviendrai toute ma vie. Il rigolait en tapant sur ma cuisse comme un papi qui ramasse sa petite fille qui s'est écorchée les genoux."

"Il se redresse pour me demander si j'étais vierge"

Autre expérience qui l'a particulièrement choquée à l'âge de 24 ans. "J'étais encore vierge et un autre gynécologue m'a enfoncé un test de frottis de dépistage du cancer du col de l'utérus sans me demander ni me prévenir", assure-t-elle

"À la fin, alors que je commençais à pleurer de douleur, il se redresse d'entre mes jambes pour me demander si j'étais vierge avec des yeux ronds. Je lui dis que oui. Il se confond en excuses et m'explique qu'en me voyant arriver il ne s'était pas posé la question."

Une "douleur" qui est "restée ancrée" en elle et qui a influencé sa vie de femme, y compris sa sexualité. "Un doctorat et une spécialité en gynécologie n'est pas un 'oui'", rappelle-t-elle.

L'année dernière, les violences obstétricales ont été vivement débattues, un ouvrage avait compilé des dizaines de témoignages à ce sujet. Marlène Schiappa, la secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, avait même commandé un rapport, notamment sur la question du recours à l'épisiotomie.

Céline Hussonnois-Alaya