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Santé

Echantillons de Sras égarés: l'Institut Pasteur porte plainte contre X

L'Institut Pasteur a annoncé dimanche avoir perdu des tubes contenant des fragments du virus du SRAS.

L'Institut Pasteur a annoncé dimanche avoir perdu des tubes contenant des fragments du virus du SRAS. - -

Plus de 2.000 tubes contenants des échantillons de virus Sras ont été égarés. Contenus dans 29 boîtes, ils ont probablement été détruits sans que cela ne soit noté, d'après le directeur général de l'Institut Pasteur.

L'Institut Pasteur a porté plainte contre X pour faire toute la lumière sur cette affaire, même si la piste de l'erreur humaine paraît la plus probable. Plus de 2.000 tubes contenant des fragments de virus Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), ont été perdus, comme on l'a appris ce week-end. Ils n'auraient "aucun potentiel infectieux".

Le laboratoire P3 concerné a été fermé lundi matin, a assuré le professeur Christian Bréchot, directeur général de l'institut. Ce dernier avait indiqué dimanche avoir constaté la disparition de ces tubes "dans le cadre des procédures d'inventaire réglementaires habituelles".

"Depuis le début nous savons que ces échantillons n'étaient pas infectieux, ce qu'ont confirmé les experts indépendants réunis samedi", souligne le Pr Bréchot.

"La piste de l'erreur humaine"

Les experts indépendants saisis par les autorités sanitaires averties (ANSM) avaient qualifié de "nul" le potentiel infectieux des tubes perdus "au regard des éléments disponibles et des éléments connus de la littérature sur la survie du virus Sras".

Les 2.349 petits tubes contenus dans 29 boîtes ont probablement été détruits et autoclavés (stérilisés) dans ce laboratoire habilité à conserver des organismes hautement pathogènes, mais sans que cela soit noté, selon lui. "Aucun tube ne sort d'un P3 sans être autoclavé".

"La piste de l'erreur humaine est la plus probable, mais on ne veut rien éliminer", poursuit le DG de Pasteur, qui précise que l'"Institut Pasteur a porté plainte contre X afin de faire toute la lumière sur cette affaire". D'ailleurs, note-t-il, aucune utilisation malveillante n'était possible avec les échantillons disparus.

Un nouvel inventaire à venir

En 2003, les tests pratiqués sur ces échantillons provenant de patients atteints de Sras étaient tous négatifs et, poursuit-il, on s'est aperçu rétrospectivement qu'ils avaient subi une décongélation fin 2012 à la suite de la défaillance d'un congélateur du P3, et qu'ils sont restés alors à des températures élevées pour la survie d'un virus fragile.

Les échantillons étaient conservés à des fins de recherche ultérieures, explique-t-il. "Reste que c'est inacceptable", d'où les trois mesures prises (la fermeture du laboratoire, la plainte contre X et un nouvel inventaire), dit-il. "Je me suis engagé que l'Institut Pasteur refasse un inventaire des micro-organismes et toxines dans un délai d'environ un mois", précise-t-il.

En 2003, une pandémie de Sras, partie de Chine, avait touché quelque 8.000 individus et causé la mort de plus de 800 personnes, principalement en Asie.

A. D. avec AFP