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Echanges houleux sur la future salle de shoot à Paris

Le débat a été houleux pour la future salle de shoot dans le Xe.

Le débat a été houleux pour la future salle de shoot dans le Xe. - -

Invectives, hurlements... Le dialogue a été impossible lors d'une réunion publique sur la salle de consommation de drogue qui verra le jour près de la Gare du Nord à Paris.

Les opposants à la salle de consommation de drogue qui verra le jour près de la Gare du Nord à Paris ont fortement donné de la voix mardi soir lors d'une réunion publique à Paris, s'inquiétant une nouvelle fois pour la sécurité du quartier.

Alors que le maire PS du Xe Rémi Féraud a récemment annoncé que la salle de shoot, une première en France, serait installée sur un terrain prêté par la SNCF et situé au 39 boulevard de la Chapelle, les riverains se sont vivement exprimés lors de cette deuxième réunion organisée par la mairie.

Le maire, qui espère ouvrir le site à l'automne, a affirmé que le lieu avait été choisi "en concertation avec l'association Gaia, qui le gérera, et la police". "Mais pas les riverains", ont aussitôt hurlé certains opposants.

"Mon fils devra-t-il aller à l'école avec un garde du corps ?"

"On a trois hôpitaux dans le quartier. Les toxicomanes sont des malades, comme les alcooliques, il faut les mettre dans un hôpital", a insisté Geneviève Bachelet, une ancienne psychologue, qui s'est également inquiétée pour la fréquentation du théâtre des Bouffes du Nord, tout proche.

Une "citoyenne lambda" a annoncé avoir lancé une pétition contre le projet et s'est inquiétée de la "proximité immédiate de deux crèches, d'un lycée et d'une école". "Ma mère a déjà été agressée par des dealers" dans le quartier, a affirmé une riveraine, tandis qu'une mère de famille a demandé si son fils de 10 ans devrait "aller à l'école avec un garde du corps".

Décision du maire "courageuse"

Un membre de l'association de riverains Action Barbès, favorable à la salle, a jugé "plutôt courageux" la décision du maire "à un an des municipales", tandis qu'un autre membre de l'association a regretté qu'il y ait "beaucoup de peur" dans ce débat. La gare du Nord compte "un grand nombre d'usagers de drogues en situation de très grande précarité", comme "beaucoup de grandes gares européennes", a rappelé Thomas Dusouchet, de l'association Gaia.

Dans cette salle qui sera ouverte "sept jour sur sept, sept heures par jour", seront accueillis de 80 à 100 toxicomanes par jour, a précisé Céline de Beaulieu, coordinatrice du projet. Un "renforcement de la présence policière au bénéfice du Xe" reposant sur "une fidélisation des fonctionnaires de police qui interviendront" sera mis en place, a assuré Nicolas Lerner, directeur adjoint du préfet de police. "La lutte contre la consommation de stupéfiants et les trafics restera une priorité. Ceux qui seront interpellés avec des quantités qui manifestement ne correspondent pas à une consommation personnelle seront poursuivis", a-t-il assuré.

"Première porte d'entrée vers le soin et le traitement"

Une salle de consommation "c'est une première porte d'entrée vers le soin et le traitement", a insisté Martine Baudin, directrice de Quai 9, une salle de consommation de drogue qui existe depuis 12 ans à Genève. "Le Quai 9 n'est plus un sujet à Genève", a assuré Philippe Bertschy, directeur adjoint de la police judiciaire de Genève, soulignant qu'il n'y avait pas de lien entre taux de criminalité et fréquentation de la salle.

Après plus de deux heures et demie de discussions, où partisans et opposants au projet se sont invectivés et régulièrement coupé la parole, le maire a mis fin au débat, promettant d'autres réunions.


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Sipa Média avec AFP