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Santé

Don d'organes: tous concernés, même les jeunes

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Selon la loi, en France chacun est un donneur présumé d’organes et de tissus à moins qu’il n’ait exprimé de son vivant le refus d’être prélevé. L’Agence de la biomédecine souhaite interpeller les jeunes sur ce sujet, moins informés sur cette réglementation.

Depuis le 1er janvier 2017, un nouveau décret concernant le don d’organes et de tissus est appliqué en France. Ce décret ne modifie pas les trois grands principes de la loi de bioéthique qui sont le consentement présumé, la gratuité du don, et l’anonymat entre le donneur et le receveur. En revanche, les modalités de refus sont précisées: le principal moyen de s’opposer au prélèvement de ses organes et tissus après la mort est de s’inscrire sur le registre national des refus.

Une personne peut également faire valoir son refus de prélèvement par écrit et confier ce document daté et signé à un proche ou le communiquer oralement à son entourage. Ce message commence a être connu, mais selon l'Agence de la biomédecine, une partie de la population gagne à être plus sensibilisée: les 16-24 ans. En effet, celle-ci souhaite interpeller les jeunes sur ce sujet via une nouveau film de sensibilisation, "car ils sont tout autant concernés.", explique-t-elle.

Les mineurs peuvent être donneurs d'organes mais la loi précise que "si la personne décédée était un mineur, le prélèvement d'organes et de tissus ne peut avoir lieu qu'à condition que chacun des titulaires de l'autorité parentale ou le tuteur y consente par écrit." En cas d'impossibilité de consulter l'un des titulaires, le don peut avoir lieu à condition que l'autre titulaire y consente par écrit. C'est aussi l'occasion pour l'Agence de rappeler que l'âge minimum pour s'opposer au don de ses organes est de 13 ans.

Le don de moelle osseuse est aussi concerné

Il n'y a en revanche aucune limite d'âge pour donner ses organes. "Aujourd’hui, le prélèvement est possible à tous les âges. En 2014, 3,3% des donneurs avaient 17 ans ou moins, 27,8% de 18 à 49 ans, 29,1% de 50 à 64 ans et 39,8% plus de 65 ans.", fait savoir le site dédié. En France, il n’existe donc pas de registre des donneurs car la loi considère que tout le monde est présumé donneur d’organes et de tissus, mais uniquement "le registre national des refus".

En mars dernier, l’Agence de la biomédecine publiait les chiffres de l’activité de greffe d’organes en France en 2016. Les résultats indiquaient que l’objectif d’atteindre 5 700 greffes annuelles du plan greffe 2012-2016 a été dépassé puisque 5 891 greffes ont été effectuées. Mais elle est également chargée du registre français des donneurs de moelle osseuse et dans ce domaine aussi, la mobilisation des jeunes a fait l'objet de campagnes de sensibilisation.

Car à ce jour, les hommes ne représentent que 35% des donneurs inscrits sur ce registre. "Recruter davantage d’hommes de moins de 40 ans pour offrir plus de possibilités de greffe aux patients reste une priorité.", indique-t-elle. La raison tient au fait que, chez les hommes, les cellules de la moelle osseuse sont dépourvues des anticorps développés par les femmes lors de la grossesse. Ces cellules offrent ainsi une meilleure tolérance du greffon chez les patients.

Plus de 200 patients mineurs greffés en 2016

La mobilisation des femmes jeunes est également une nécessite puisque "les médecins privilégient toujours le donneur ayant la compatibilité la plus proche du patient, qu’il s’agisse d’une femme ou d’un homme.", précise-t-elle avant d'ajouter: "elles sont appelées à s’inscrire sur le registre des donneurs". En 2016, 205 donneurs de moelle osseuse ont été prélevés en France, quand 5891 greffes d'organes ont été réalisées cette même année, dont 242 pour des patients mineurs.

A noter qu'un donneur d'organes sauve trois vies en moyenne et que la greffe de moelle osseuse peut aider à guérir 80% des maladies graves du sang, comme les leucémies. L’Agence de la biomédecine exerce aussi ses missions dans le domaine de la procréation et c'est dans ce cadre qu'elle lance des campagnes d’information et de recrutement en ce qui concerne le don d'ovocytes et de spermatozoïdes. Un domaine où la majorité des donneurs, hommes ou femmes, sont des trentenaires, selon ses estimations.

Alexandra Bresson