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Dès le 20 décembre, certaines lingettes déconseilleront l'usage pour les bébés sur leur étiquette

Un bébé dans son berceau (Photo d'illustration).

Un bébé dans son berceau (Photo d'illustration). - Photo d'illustration - Pixabay

Dès le vendredi 20 décembre, l'étiquetage des lingettes contenant du phénoxyéthanol, un conservateur soupçonné d'effets toxiques pour la reproduction, devra indiquer qu'elles ne doivent pas être utilisées sur les fesses des enfants de 3 ans ou moins.

"C'est une mesure de précaution qui a été prise pour protéger les bébés", dit à l'AFP Dominique Martin, directeur général de l'Agence du médicament et des produits de santé (ANSM). A compter du vendredi 20 décembre, l'étiquetage des lingettes contenant du phénoxyéthanol, soupçonné d'effets toxiques pour la reproduction, devra indiquer qu'elles ne doivent pas être utilisées sur les fesses des enfants de 3 ans ou moins.

La date d'entrée en vigueur de cet étiquetage découle d'une décision de police sanitaire de l'ANSM du 13 mars 2019. Selon cette mesure, les fabricants doivent, au plus tard vendredi, préciser sur l'étiquetage des produits cosmétiques "non rincés" contenant cet agent conservateur, notamment toutes les lingettes, y compris celles vendues pour adultes, qu'ils ne peuvent pas être utilisés sur les fesses des enfants de 3 ans ou moins. 

Une décision contestée

La recommandation et l'étiquetage visent à éviter la trop fréquente utilisation de toutes sortes lingettes, destinées ou non aux enfants, pour nettoyer les fesses des tout-petits. 64 % des utilisateurs reconnaissent faire.

Or, selon l'agence sanitaire, leur siège est "particulièrement sensible" avec un risque plus fréquent de peau lésée (érythème fessier) favorisant le passage du conservateur phénoxyéthanol dans le corps.

Les déodorants, ainsi que des produits de coiffage et de maquillage qui contiennent ce conservateur, ne sont pas concernés par cette décision d'étiquetage. En revanche, les crèmes, laits et lotions "non rincés", c'est-à-dire qu'on applique sans les enlever ou les rincer à l'eau, devront porter cet étiquetage d'avertissement.

Toxique pour la reproduction et le développement

Cette décision a été prise en application du principe de précaution, dans l'attente d'une décision de la Commission européenne. Elle est contestée par la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) qui réclame son annulation devant le Conseil d'Etat. Cette requête est actuellement en cours d'instruction, indique jeudi l'ANSM.

Une précédente requête en référé de la FEBEA tendant à sa suspension, a été rejetée par le Conseil d'Etat le 21 mai, ajoute-t-elle.

"On ne doit pas prendre de risque avec les fesses des bébés", estime le patron de l'ANSM qui juge avoir pris "une mesure proportionnée, une mesure de bon sens. Ce n'est pas excessif, car il ne s'agit pas d'une interdiction générale", relève-t-il. 

Des études toxicologiques suggèrent une toxicité du phénoxyéthanol pour la reproduction et le développement à fortes doses chez l'animal, sans que de tels effets aient été rapportés chez l'homme, selon l'ANSM.

S. M. avec AFP