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Santé

Des chercheurs ont trouvé comment arrêter la propagation du mélanome

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- - iStock - zoranm

Après deux essais cliniques prometteurs, des chercheurs affirment avoir trouvé comment empêcher un mélanome de se propager aux autres organes du corps. Des traitements qui peuvent être prescrits aux patients à un stade précoce et ainsi les rassurer sur les risques de métastases après une opération chirurgicale.

Il existe deux grands types de cancers de la peau: le carcinome et le mélanome cutané. Le premier est le plus fréquent et survient généralement après l'âge de 50 ans. Le second, lui, est beaucoup plus rare, mais représente le plus grave des cancers de la peau en raison de sa capacité à se propager rapidement à d'autres parties du corps. De fait, plus le diagnostic se fait tardivement, plus les chances de guérison sont réduites.

Selon l'Institut national du cancer (Inca), "entre 1980 et 2012, le nombre de cas de mélanomes a eu tendance à augmenter. On estime qu'il a touché 14.325 personnes et causé 1773 décès en 2015." C'est pourquoi une équipe de chercheurs du Melanoma Institute Australia ont travaillé à un moyen d'arrêter la maladie dans son parcours à un stade précoce, pour l'empêcher de se propager ou de se métastaser vers d'autres organes.

Ils affirment être sur la bonne voie en misant sur la combinaison de deux traitements distincts. Ces derniers ont été testés avec succès dans deux essais cliniques, dont les résultats ont été présentés lors du Congrès de l'European society for medical oncology. Dans ces deux essais, les chercheurs sont parvenus à prévenir la propagation de la maladie chez des patients atteints de mélanome de stade III dont les tumeurs avaient été enlevées chirurgicalement.

Miser sur des thérapies ciblées et l'immunothérapie

Selon les pronostics, ces patients présentaient un risque élevé de 40% à 70% que leur maladie progresse vers un mélanome avancé et fatal. "Ces résultats changeront la façon dont nous traitons les patients atteints de mélanome ainsi que leur qualité de vie", a déclaré l'auteur principal de l'étude, le professeur Georgina Long. "Jusqu'à présent, les patients de stade III qui ont eu leurs tumeurs enlevées chirurgicalement devaient attendre pour voir si leur mélanome risquait de se métastaser ou de se propager."

Celle-ci ajoute: "Vivre avec une telle peur les affectait sévèrement, ainsi que leurs proches. Notre objectif de faire du mélanome une maladie chronique plutôt que mortelle est beaucoup plus proche d'être atteint." Dans le premier essai clinique, les patients ont reçu une combinaison de molécules (dabrafenib et trametinib) ou un placébo pendant 12 mois. Celles-ci ont comme propriété de pouvoir bloquer la mutation d'un gène particulier qui représente un facteur de risque de mélanome.

La thérapie a non seulement empêché que le mélanome de stade III réséqué soit récurrent, mais a aussi augmenté la survie globale des patients. Pour le deuxième essai clinique, les patients ont reçu sur la même durée un traitement sous forme d'immunothérapie, afin que le système immunitaire cible et attaque les cellules cancéreuses. Les résultats ont montré qu'il avait également permis de diminuer les risques de rechutes.

"Cela changera la façon dont le mélanome est traité"

Un avantage observé chez les patients porteurs de la mutation ou non, mais la période de suivi est encore trop courte pour déterminer les taux de survie sur le long terme. La recherche avait déjà montré que ces deux types de thérapies pouvaient traiter avec succès des patients présentant un mélanome avancé qui ne pouvait être éliminé chirurgicalement. Mais ces essais cliniques sont les premiers à démontrer qu'elles peuvent fonctionner à un stade précoce de la maladie.

"Ces résultats montrent que nous avons maintenant des munitions pour ce qui était jusqu'alors un domaine critique du comportement de la maladie où nous n'avions aucun contrôle", ajoute le professeur Long. "Cela changera la façon dont le mélanome est traité dans le monde, car nous n'avons plus à attendre passivement pour voir s'il se propage. Nous pouvons maintenant l'attaquer activement et efficacement à un stade précoce".

Selon l'Organisation mondiale de la santé, 132.000 mélanomes malins sont enregistrés chaque année dans le monde. Elle précise par ailleurs que les gens à la peau pâle ou couverte de taches de rousseur, aux cheveux blonds ou roux et aux yeux bleus, appartiennent au groupe à plus haut risque. Mais quoi qu’il en soit, une exposition excessive à la lumière intense du soleil peut endommager tous les types de peau car "le risque de lésion oculaire et de coup de chaleur est le même pour tous."

Alexandra Bresson