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Des cas d'hépatites aiguës d'origine inconnue détectés chez des enfants dans plusieurs pays

Un hôpital pédiatrique (illustration)

Un hôpital pédiatrique (illustration) - Loïc Venance - BFMTV

L'Organisation mondiale de la Santé enquête sur ces cas d'inflammation du foie parfois grave. Les virus habituels de l'hépatite n'ont pas été détectés chez ces enfants malades.

Une hépatite "étrange et alarmante", selon la revue Science. L'Organisation mondiale de la santé a annoncé ce vendredi surveiller, chez des dizaines d'enfants de moins de 10 ans au Royaume-Uni, des cas d'hépatites jamais identifiés, alors que des cas sont également suspectés dans d'autres pays.

L'origine de cette maladie est pour l'heure inconnue. Des recherches ont été lancées par les autorités de santé onusiennes et britanniques. Si aucun décès n'est à déplorer, certains cas chez des enfants pourtant en bonne santé sont graves. Six d'entre eux ont eu besoin d'une transplantation du foie.

Origine inconnue

L'alerte est partie d'Écosse le 5 avril dernier lorsque le Royaume-Uni y a signalé dix cas d'hépatites aiguës. Trois jours plus tard, 74 étaient identifiés. Des cas suspects ont également été repérés en Irlande et en Espagne et "des cliniciens au Danemark et aux Pays-Bas signalent également des cas similaires", révèle Science. De l'autre côté de l'Atlantique, neuf cas sont examinés en Alabama.

En France, après le lancement d'une "recherche active de cas", "deux cas d'hépatite aiguë dont l'étiologie est encore indéterminée ont été signalés par le CHU de Lyon" chez des enfants de moins de 10 ans, a indiqué l'agence Santé Publique France, interrogée par l'AFP.

Contactées par BFM Lyon, les Hospices Civils de Lyon indique les deux cas ont "depuis été résolus, l'un il y a 15 jours, l'autre il y a un mois". L'une des hépatites "est d'origine virale, l'autre serait d'origine métabolique/génétique, avec des examens encore en cours d'analyse", précisent les HCL, qui ne voient "pas de liens évidents avec les cas d'hépatites connus au Royaume-Uni".

Jaunisse, urine foncée, maux de ventre (diarrhées, vomissements), douleurs musculaires et articulaires, température élevée et fatigue sont les symptômes identifiés par les autorités sanitaires. Ils touchent principalement les enfants de moins de 10 ans et sont caractéristiques de l'hépatite.

On parle ainsi d'hépatite car il s'agit là d'une inflammation du foie. Toutefois, les virus habituels de cette maladie (A à E) n'ont pas été détectés chez les enfants atteints. L'OMS a donc annoncé lancer des recherches "pour comprendre l'étiologie de ces cas".

Plusieurs pistes envisagées

Les premières hypothèses sur ce qui pourrait rendre ces enfants malades incluent une exposition toxique à des aliments, des boissons ou des jouets. Les scientifiques se penchent également sur d'autres causes possibles comme, par exemple, des facteurs environnementaux.

Toutefois, pour l'heure, le principal suspect est l'adénovirus, un groupe de virus souvent à l'origine de rhumes ou d'infections respiratoires. Ils peuvent être à l'origine d'une hépatite, même si les enfants en bonne santé tombent rarement gravement malades. Ces adénovirus ont, en effet, été détectés chez plusieurs enfants touchés par la présente maladie.

Autre hypothèse: un lien avec le Covid-19. Plusieurs de ces enfants ont été testés positifs au SARS-Cov-2 avant ou pendant leur hospitalisation. Une piste qui est envisagée mais qui est pour le moment loin d'être confirmée. Les autorités sanitaires ont en revanche écarté tout lien avec le vaccin anti-Covid puisqu'il n'a été administré à aucun des enfants.

"Aucun autre facteur de risque épidémiologique n’a été identifié à ce jour, notamment des voyages récents à l’international", a ajouté l’OMS dans un communiqué.

Pas de cas détectés en France

L'organisation onusienne met en garde contre une augmentation prochaine du nombre de cas. "Compte tenu de l'augmentation des cas signalés au cours du dernier mois et de l'amélioration des activités de recherche de cas, davantage de cas seront probablement signalés dans les prochains jours", écrit-elle.

En France, dès l'annonce de l'OMS, Santé publique France a informé les médecins, notamment pour analyser les données hospitalières qui pourraient mettre en lumière de tels cas sur le territoire.

Pour se prémunir de cette maladie, Meera Chand, de l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA) a rappelé que des "mesures d'hygiène normales" comme le lavage des mains "aident beaucoup à réduire des infections comme celles sur lesquelles nous enquêtons actuellement".

Salomé Robles