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Des associations de malades rappellent que l'expérimentation animale sauve des vies

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - Patrick Kovarik-AFP

Neuf associations et fondations, dont l'AFM-Téléthon, France Alzheimer et Vaincre la mucoviscidose, appellent le gouvernement à informer le grand public sur l'importance des expérimentations animales pour faire progresser la médecine.

"Non, les chercheurs ne torturent pas les animaux!" Neuf associations et fondations, dont l'AFM-Téléthon et France Alzheimer, demandent au gouvernement de mieux informer le public sur l'expérimentation animale, indispensable selon elles à la recherche.

"Non, les chercheurs ne torturent pas les animaux"

"Nos organisations, qui contribuent au financement de la recherche française grâce à la générosité publique, sont de plus en plus fréquemment questionnées, interpellées voire attaquées par des acteurs de la cause animale qui nient le principe même de l'expérimentation animale", écrivent-elles dans une lettre ouverte à la ministre de la Recherche, Frédérique Vidal.

"Nous vous demandons d'organiser dès maintenant une véritable opération d'information citoyenne capable de répondre à ces interrogations qui, peu à peu, rompent la confiance dans le travail exemplaire de nos chercheurs et dans nos organisations", poursuivent-elles. "Non, les chercheurs ne torturent pas les animaux! Il est temps que les autorités prennent la parole sur ce sujet!" plaide Laurence Tiennot-Herment, présidente de l'AFM-Téléthon.

"Ne pas laisser libre cours aux fantasmes"

Elle réclame à la ministre "une prise de parole forte et une action urgente pour soutenir la recherche médicale, les chercheurs, et expliquer pourquoi la recherche animale est une étape incontournable, encadrée par la réglementation et strictement contrôlée par les autorités". 

Alexandre Mejat, administrateur de l'AFM-Téléthon, rappelle qu'il est avant tout question de sauver des vies humaines.

"Le message véhiculé sur les réseaux sociaux ne correspond pas à la réalité, pointe-t-il pour BFMTV.com. On oublie que la raison de ces expérimentations animales, c'est d'apporter la preuve de l'efficacité et de la sécurité d'un médicament pour des pathologies graves. Bien sûr que l'on teste d'abord ces thérapies innovantes sur des cellules, mais il faut ensuite savoir comment l'ensemble des organes réagissent."

Il cite la récente découverte par l'AFM-Téléthon d'un traitement pour la myopathie myotubulaire, une maladie qui touche l'ensemble des muscles jusqu'à ceux des poumons. "C'est une maladie mortelle. L'efficacité et la sécurité du traitement a été validé chez le modèle canin, un essai est mené chez l'enfant. Mais il n'aurait pas été envisageable de passer directement des cellules à l'enfant."

"Ou alors, il faut tester directement sur l'être humain"

Selon Marc Peschanski, directeur scientifique de l'I-Stem, un institut de recherches sur les cellules souches, "faire souffrir les animaux, c'est vraiment le contraire de ce que nous devons faire", indique-t-il sur France 5 lors de l'émission Allodocteurs

"Prenez un cachet d'aspirine. Vous le prenez parce que vous avez mal à la tête. Mais, ce cachet peut avoir d'autres effets. Il risque de faire saigner l'estomac. Il va fluidifier le sang. Si vous avez de la fièvre, elle va baisser. Tout ça vous ne pouvez pas le savoir si vous n'essayez pas ce médicament dans un organisme qui ressemble à un organisme humain. Ou alors, il faut le tester directement sur l'être humain. Mais là, on est tous d'accord qu'on ne le fera pas. Ça a été formellement interdit par ce qu'on appelle le code de Nuremberg qui est la base de la bioéthique."

Sans animaux, "il n'y a plus de recherche"

Comme l'expliquait sur BFMTV Thierry Galli, directeur de recherche à l'Inserm, l'expérimentation animale est "un maillon de la recherche biologique et biomédicale". Il assure que ces expériences sont encadrées et les animaleries contrôlées. "Les projets ne peuvent être menées que s'il n'y a pas d'alternative, on utilise le nombre minimal d'animaux, les projets doivent être validés par des comités d'éthique." Et selon lui, sans animaux, "il n'y a plus de recherche".

La lettre ouverte est également signée par l'Association française des hémophiles, la Fondation ARSEP, la Fondations maladies rares, la Fondation du rein, Rétina France, Sidaction et Vaincre la mucoviscidose. Ces structures espèrent être "associées" au futur groupe de réflexion sur le bien-être animal, dont la création prochaine a été annoncée début août par le ministre de la Transition écologique et solidaire, Nicolas Hulot.

C.H.A. avec AFP