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Déformations du crâne chez les bébés: la Haute autorité de santé prépare des recommandations

Un nourrisson. Photo d'illustration

Un nourrisson. Photo d'illustration - DIDIER PALLAGES / AFP

La Haute autorité de santé va publier des informations pour prévenir la plagiocéphalie, l'aplatissement du crâne chez les bébés. L'autorité publique a été saisie par une association par le biais du "droit d'alerte".

Les parents seront désormais mieux orientés. La Haute autorité de santé (HAS) va publier des documents d'information pour prévenir la plagiocéphalie, rapporte Le Parisien. Ce nom scientifique correspond au phénomène d'aplatissement du crâne chez les bébés, causé par un appui trop fréquent sur le dos. 20% des nourrissons seraient touchés. 

Deux documents publiés

L'autorité devrait publier deux notes, l'une destinée aux professionnels, l'autre au public:

"La HAS inscrit à son programme de travail l'élaboration de deux documents portant sur la prévention des risques de plagiocéphalie chez le nourrisson: une fiche mémo destinée aux professionnels de santé (et) un document d'information destiné au public", écrit-elle dans une décision datée du 28 juin.

Cette décision a été prise à la suite de l'alerte émise par une association de défense des patients, Le Lien. Cette dernière a saisi l'autorité publique grâce au "droit d'alerte", qui a été mis en place après l'adoption de la loi Santé de 2016. "C'est la première alerte à laquelle nous donnons une suite positive, avec inscription au programme de travail", a précisé la HAS au quotidien francilien. 

Une question de "santé publique"

Cette association estime que la plagiocéphalie est une question de "santé publique" qui, au-delà des considérations esthétiques, peut provoquer chez les enfants des scolioses ou des déformations de la mâchoire.

"Dès que l'on pointe les complications liées aux têtes plates, comme les scolioses, les déformations de la mâchoire, on est accusé de remettre en cause la position sur le dos", a déclaré Claude Rambaud, la vice-présidente du Lien, au Parisien. "On ne veut évidemment pas revenir au couchage sur le ventre! Nous disons seulement qu'il existe d'autres solutions, comme alterner le sommeil un jour côté droit, un jour côté gauche."

"Le couchage sur le côté est un facteur de risque"

A l'inverse, l'Association nationale des centres référents sur la mort inattendue du nourrisson (Ancremin) s'alarme depuis plusieurs semaines du fait que les craintes liées aux plagiocéphalies puissent remettre en cause le couchage sur le dos.

"Le couchage sur le côté est un facteur de risque reconnu pour le nourrisson" et "augmente singulièrement le risque de mort inattendue par basculement puis étouffement", avait estimé l'association dans un communiqué mi-juillet.

Selon cette association de professionnels de santé, la plagiocéphalie est due "avant tout au fait que le bébé soit empêché de varier ses postures et ne soit pas libre de sa motricité", notamment s'il est installé pour de longues durées dans des sièges normalement destinés au transport en voiture.

Céline Penicaud avec AFP