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De fait ou de droit, ces professions pour lesquelles la vaccination sera obligatoire

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Photo d'illustration. - PATRICK HERTZOG

Il y a ceux qui devront se faire vacciner sous peine de ne plus pouvoir travailler, et de ne plus toucher leur rémunération et il y a ceux qui, à moins de se prêter à un test PCR à peu près quotidien, devront bien passer par l'inoculation. Au lendemain de l'allocution du président de la République, BFMTV.com fait le compte des types de salariés obligés à la vaccination d'une manière ou d'une autre.

Certes, la vaccination n'a pas été rendue obligatoire pour l'ensemble de la population mais au total, 70 métiers vont devoir y passer, après que le président de la République a dévoilé les contours du nouveau dispositif défini pour lutter contre la circulation du variant Delta en France. 70 professions qui regroupent environ 1,5 million de Français et à ceux-ci s'ajoutent les salariés à qui, peut-être, aucune obligation vaccinale n'est notifiée, mais qui vont y être conduits vu la nature de leur activité.

Ceux soumis à l'obligation vaccinale

Pour commencer, il y a bien sûr les soignants et plus largement, les personnels d'établissements de santé. Ceux-ci sont sommés de se faire vacciner. Le chef de l'Etat l'a dit clairement lors de sa prise de parole:

"Dans un premier temps, pour les personnels soignants et non-soignants des hôpitaux, cliniques, maisons de retraite (...), la vaccination sera rendue obligatoire sans attendre. Cela concernera aussi les professionnels et bénévoles auprès de personnes âgées, y compris à domicile".

Dans la foulée, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a précisé qu'après un délai minimal, les non-alignés du secteur subiront une sanction pour le moins draconienne: non-vaccinés au 15 septembre, ils ne pourront plus travailler, et ne toucheront plus leur salaire. Il faut noter que l'obligation vaccinale étant la même pour l'ensemble des professions dont l'occupation implique d'être au contact des publics les plus vulnérables au Covid-19, les ambulanciers ou les pompiers susceptibles d'acheminer des patients vers les hôpitaux y seront astreints également. Les services de santé au travail seront dans le même cas.

Policiers, gendarmes ou enseignants en revanche sont exclus de ce "schéma vaccinal" - selon l'expression privilégiée par l'exécutif ces jours-ci, comme l'a précisé Gabriel Attal ce mardi. "La vie des enfants n'est pas en danger en cas de contamination contrairement à ce qu'il se passe dans les hôpitaux et Ehpad", a d'ailleurs tenté de justifier Olivier Véran devant les députés réunis dans l'Hémicycle ce mardi à l'occasion des questions au gouvernement.

Un pass sanitaire en forme d'obligation vaccinale de fait

Sauf que la stratégie arrêtée par le président de la République lundi tourne au fond davantage autour d'une double extension du pass sanitaire - jusqu'ici essentiellement restreint aux événements rassemblant au moins 1000 individus et aux trajets en avion - que de la vaccination obligatoire. Une généralisation qui explique que de nombreuses professions vont devoir bon gré mal gré se faire vacciner pour continuer à exercer leur emploi normalement.

Pour rappel, le pass sanitaire consiste à produire, via la plateforme numérique "Tous AntiCovid" ou plus classiquement sur papier, l'un ou l'autre de ces trois documents: le certificat attestant d'un schéma vaccinal complet (complétude atteinte deux semaines après la seconde dose, un mois après la dose unique de Janssen, ou encore quinze jours après l'injection unique dont peuvent se contenter les gens ayant contracté le virus) ; un test PCR négatif datant de moins de 48 heures ou un test PCR prouvant une contamination il y a au moins 11 jours et il y a moins de six mois.

Autant dire que la gymnastique PCR potentiellement imposée - mais en principe prise en charge - aux employés n'étant pas stricto sensu obligés de tendre leur deltoïde à l'aiguille du médecin ou de l'infirmier a de quoi rendre l'exercice de leurs fonctions intenable si ils cherchaient à échapper à la vaccination.

Contrôleurs de TGV et serveurs soumis au même impératif

Or, ce pass sanitaire doit donc être étendu en deux fois. Le 21 juillet, il pénétrera les "lieux de loisirs et de culture accueillant plus de 50 personnes", selon la cartographie livrée lundi par le chef de l'Etat. Les salariés des cinémas et des théâtres, par exemple, seront donc en première ligne, bien que leur situation n'ait pas encore été explicitement citée par le gouvernement. Et, début août, nouvelle étape: le pass deviendra le sésame sine qua non dans les restaurants, les bars, les transports en commun longue distance (TER, Transiliens n'en font pas partie, comme l'a confirmé la SNCF ce mardi, ni les métros, bus et RER).

Si l'accès à ces lieux sera par conséquent réservé aux porteurs de pass sanitaire, on ne pourra pas non plus y travailler sans en disposer. Dans les bars et restaurants, serveurs et cuisiniers devront donc s'y conformer. Restaurateurs et représentants des barmen réclament bien un délai, espérant repousser à septembre l'obligation de présentation du pass pour leurs employés. Un espoir douché par Gabriel Attal lors de son point-presse:

"La reprise de l'épidémie n'attendra pas septembre".

L'impératif sera le même pour les salariés éventuellement dévolus au service des terrasses. Gabriel Attal a tout juste indiqué que "les salariés des établissements recevant du public où le pass sanitaire sera requis" seraient rangés parmi les trois publics pouvant compter sur une "souplesse" de la part des autorités dans un premier temps.

Dans la même perspective, les contrôleurs et personnels des TGV, Intercités et des "trains longue distance internationaux au départ de la France", selon la liste des transports déroulée par le communiqué de la SNCF, ainsi bien sûr que les équipages aériens, devront eux aussi détenir un pass.

Les salariés des centres commerciaux vont devoir s'aligner

Au début du mois d'août, les centres commerciaux passeront aussi sous la bannière du pass sanitaire. Leur personnel au contact de la clientèle - et donc les vendeurs - devront donc pouvoir le présenter. Toutefois, les listes des professions évoluant dans ce secteurs si nombreux et divers concernées au 21 juillet ou dans les premiers jours d'août par la nécessité de se munir d'un pass sanitaire doivent encore être détaillées avec davantage de précision par un exécutif qui n'a fait pour l'instant qu'en brosser un panorama un peu impressionniste seulement parcouru de quelques lignes de force.

Le projet de loi forgeant et bordant le cadre juridique de la loi doit être examiné en Conseil des ministres lundi prochain, avant d'être visé dans la semaine par l'Assemblée nationale.

Robin Verner
Robin Verner Journaliste BFMTV