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Santé

Covid-19: "un événement annulé vaut mieux qu'une vie de moins", l'avertissement de l'OMS avant Noël

Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), lors d'une conférence de presse à Genève, le 20 décembre 2021

Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), lors d'une conférence de presse à Genève, le 20 décembre 2021 - Fabrice COFFRINI © 2019 AFP

Le directeur général de l'OMS souhaite que 2022 soit "l'année où nous mettrons fin à la pandémie".

Le directeur de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a mis en garde ce lundi sur les festivités de fin d'année qui entraîneraient dans de nombreux endroits "une augmentation des cas, des systèmes de santé débordés et davantage de décès" et a exhorté les gens à reporter les rassemblements.

"Un événement annulé vaut mieux qu'une vie de moins", a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus.

S'exprimant pendant une conférence de presse au siège de l'Organisation mondiale de la santé à Genève, en Suisse, le chef de l'agence onusienne a recommandé aux familles et aux personnes qui souhaitent passer du temps ensemble en cette fin d'année d'y réfléchir à deux fois. Pour protéger ses proches et soi-même, mieux vaut annuler un événement, a-t-il dit.

Mettre fin à la pandémie en 2022

Pour sa part, "dans l'année à venir, l'OMS s'engage à faire tout ce qui est en son pouvoir pour mettre fin à la pandémie". Le patron de l'OMS, aujourd'hui l'un des visages les plus familiers de la lutte contre le coronavirus, a émis un souhait: "2022 doit être l'année où nous mettrons fin à la pandémie".

Il a une fois de plus plaidé en faveur d'un meilleur accès aux vaccins dans les pays défavorisés. "Si nous voulons mettre fin à la pandémie dans l'année qui vient, nous devons mettre fin à l'iniquité (vaccinale) en veillant à ce que 70% de la population de chaque pays soit vaccinée d'ici au milieu de l'année prochaine", a affirmé Tedros Adhanom Ghebreyesus.

Il a répété que l'OMS n'était pas opposée aux doses de rappel, mais a souligné qu'elles devaient être réservées aux personnes à risque ou ayant plus de 65 ans. Le chef de l'OMS a ainsi estimé que les pays qui administrent des doses de rappel à des adultes ou des enfants en parfaite santé feraient mieux d'essayer de partager ces doses ou de convaincre les personnes non vaccinées de sauter le pas.

Prudence de l'OMS face à la vague Omicron

Cette prise de parole intervient alors que de nombreux pays du monde font face à l'arrivée fulgurante du variant Omicron. Toutefois, selon l'OMS, son degré de dangerosité reste encore difficile à évaluer.

"Nous devons attendre et recueillir plus d'informations jusqu'à ce que nous comprenions le comportement réel" de ce variant, a affirmé M. Tedros, exhortant les dirigeants et la population à "prendre la situation au sérieux".

La cheffe scientifique de l'OMS, la docteure Soumya Swaminathan, a affirmé que les premières données d'Afrique du Sud avaient montré que les hospitalisations restaient moins nombreuses que pendant les précédentes vagues liées à Delta et le nombre des personnes hospitalisées ayant besoin d'oxygène ou de soins intensifs est inférieur. Elle a toutefois estimé qu'il était "encore trop tôt pour conclure qu'il s'agit d'un variant modéré".

"Nous n'en sommes qu'au début. À mesure qu'Omicron se répand, il va toucher le monde entier, les personnes non vaccinées, les personnes âgées. Nous verrons alors s'il est aussi bénin chez ces personnes", a-t-elle averti.

Mais au-delà de sa dangerosité, l'OMS est très inquiète face à la rapidité avec laquelle le variant se répand et menace de "submerger les système de santé" et donc de provoquer de nombreux décès.

S.R. avec AFP