Covid-19: le professeur Juvin "ne voit pas pourquoi on attend" pour prendre de nouvelles mesures

Invité ce vendredi matin et BFMTV et RMC, le chef du service des urgences de l'hôpital Georges-Pompidou fait part de son incompréhession au lendemain de la nouvelle conférence de presse de Jean Castex.

"Quand l'épidémie monte, tout jour perdu est un jour qui compte double." Invité ce vendredi matin de BFMTV et RMC, le professeur Philippe Juvin fait part de son étonnement au lendemain de la nouvelle conférence de presse de Jean Castex. Et alors que les chiffres du Covid-19 repartent à la hausse en France, notre invité estime qu'il y a urgence à prendre de nouvelles mesures. "Je ne vois pas pourquoi on attend", déplore-t-il. Il en veut pour preuve des travaux publiés à la suite du premier confinement, au printemps 2020:

"Le 15 mars, vous vous souvenez", relate le chef du service d'urgences de l'hôpital Georges-Pompidou à Paris, "si on avait confiné sept jours avant, on aurait eu 13.000 morts en moins, mais si on avait confiné sept jours après, on n'aurait pas eu 13.000 morts en plus, mais 53.000 morts en plus".

Il y a quelques semaines encore, au terme d'une semaine durant laquelle l'exécutif avait préparé les esprits à un éventuel nouveau confinement, décision a été prise de finalement choisir de durcir les restrictions en cours pour éviter une nouvelle mise sous cloche du pays. "Le moindre jour de confinement qu'on peut éviter aux Français, il faut qu'on le prenne", avait notamment défendu Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement, sur notre plateau. Une stratégie qui pourrait s'avérer plus coûteuse que prévu, aux yeux de notre invité, qui ne la "comprend pas": "On a 300, 400, 500 morts tous les jours, 20.000, 30.000 nouvelles infections", souffle-t-il.

"On nous a mis dans un régime de semi-liberté, de semi-confinement"

"Quand on n'a pas confiné, on a fait quoi? On nous a mis dans un régime de semi-liberté, de semi-confinement", critique le médecin avant de poursuivre: "Est-ce qu'aujourd-hui nous considérons que nous vivons normalement? Non, je ne crois pas..."

"On a probablement perdu du temps", juge encore notre invité, pour qui la décision du gouvernement n'a pas permis "de tirer des bénéfices sanitaires", tout en n'étant pas forcément convaincu qu'elle ait permis d'en obtenir au niveau économique.

"Au fin du fin, qu'est-ce qu'on tire de cette affaire?" demande Philippe Juvin, pour conclure, jugeant qu'on "échappera pas" à un nouveau confinement, qui risque d'être plus long que si on l'avait décrété fin janvier.

Jérémy Maccaud