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Covid-19: faut-il se faire tester avant d’aller fêter Noël en famille?

Une table de Noël (illustration)

Une table de Noël (illustration) - Scott Shingler Photography - Flickr CC

A l'approche des fêtes de fin d'année, de nombreux Français envisagent de faire un test avant de rejoindre leur famille. Une initiative qui, comme le rappellent les professionnels de santé, ne doit pas empêcher de respecter ensuite les gestes barrières.

Faire un test antigénique ou un test PCR avant de rentrer dans sa famille à Noël, est-ce la bonne solution? A l'approche des fêtes de fin d'année, la question se pose pour de nombreux Français qui souhaitent se réunir avec leurs proches. Alors qu'Emmanuel Macron se veut optimiste, promettant la levée du confinement le 15 décembre si le nombre de contaminations quotidiennes est réduit à 5000, Jean Castex a néanmoins prévenu que "cela ne veut pas dire que nous pourrons fêter Noël ou le Nouvel An comme les années précédentes".

Première possibilité pour les Français qui envisagent de se faire tester: faire un test rapide, dit antigénique. Jusqu'à la mi-novembre, les tests antigéniques étaient réservés aux personnes symptomatiques de moins de 65 ans et ne présentant pas de profil à risque face au Covid-19.

Le risque du "faux négatif"

Cependant, si le test se révèle négatif, ces personnes, si elles présentent des symptômes, doivent se voir recommander de confirmer ce résultat par un test RT-PCR. Selon les spécialistes, les tests rapides seraient moins sensibles que les tests PCR.

Pour François Blanchecotte, président du syndicat national des biologistes (SDB) contacté par BFMTV.com, les tests antigéniques sont "fiables sur les personnes symptomatiques, avec 85 à 88% de sensibilité". Ce pourcentage se réduit cependant considérablement "quand les porteurs sont asymptomatiques".

"Il n'est pas suffisamment sensible pour les patients asymptomatiques. Selon les différentes études, 1 cas sur 3, voire 1 cas sur 2 revient négatif alors que les patients sont porteurs du virus. Ce n'est pas une sécurité", abonde le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), contacté également.

"Le problème, ce sont les faux négatifs. Ces tests auraient une fiabilité de 65 à 80%. Il faut donc se battre contre l'idée que si on est négatif avec ce test antigénique, on n'est ni malade, ni contagieux", a quant à lui expliqué Franck Perez, directeur de l'unité Biologie cellule et cancer à l'Institut Curie, à 20 Minutes.

Le test PCR, plus "fin" que l'antigénique

Autre solution: le test PCR, jugé plus "sensible" et donc plus fiable. Ces tests, réalisés par prélèvement nasal, restent la "technique de référence pour la détection de l'infection à la Covid-19", selon l'Assurance Maladie.

"Les résultats sont plus fins que ceux des tests antigéniques", résume François Blanchecotte.

Mais les délais d'attente, qui peuvent aller jusqu'à trois jours dans certains laboratoires, peuvent faire courir un risque aux personnes testées négatives, si elles se sont fait contaminer entre-temps. Pour François Blanchecotte, il est donc nécessaire de faire un test PCR "entre 24h à 48h avant" de rentrer dans sa famille.

"Si le test revient négatif, vous pouvez aller voir votre famille, en sachant que la période d'incubation est de 3-5 jours, il y a un minimum de risques", affirme le président de la CSMF.

De son côté, Imad Kansau, infectiologue à l'hôpital Antoine-Bléclère de Clamart (Hauts-de-Seine) estime au contraire que pendant cette période de fêtes, les tests "ne vont pas être accessibles à tout le monde, ça va entraîner encore une fois la saturation des laboratoires. Ça va stresser les gens", a-t-il avancé sur notre antenne.

L'importance des gestes barrières

Pour les professionnels de santé, le respect des gestes barrières reste essentiel si on veut retrouver ses proches pour les fêtes. "Il ne faut pas être très nombreux, s'il y a des personnes à risque, il faut respecter la distanciation, porter son masque le plus possible. En étant prudent, il y a un risque minime", insiste le président du SDB.

Pour le Dr Jean-Paul Ortiz, c'est "une question de mode de vie, de comportements. Il faut se laver les mains dès qu'on touche une surface, respecter à la lettre les consignes" et penser à l'aération".

Le spectre d'une "troisième vague" après les fêtes de fin d'année inquiète cependant les soignants. "Les Français risquent de ne pas être suffisamment attentifs car ils seront contents de se retrouver. Il faut que chacun soit ambassadeur de la santé de l'autre", conclut-il.

Fanny Rocher