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Santé

Covid-19: faut-il craindre un retour de l'épidémie en France?

Les infections au Covid-19 repartent à la hausse dans plusieurs régions en cette fin de vacances scolaires. Plusieurs nouveaux variants circulent, ils devraient être couverts par les vaccins.

Du passé le Covid-19? Bien qu'il soit devenu plus difficile de mesurer l'évolution de l'épidémie en France, plusieurs indicateurs pointent vers une légère reprise de la circulation du virus.

Les premiers à constater ce retour en force: les pharmaciens. Dans les officines, les Français fiévreux ou présentant un mal de gorge aiguë se bousculent au portillon. "Nous étions [redescendus] à 2-3 tests par jour. Là, nous sommes passés à une dizaine environ. Et, honnêtement, les trois-quarts sont positifs", atteste la pharmacienne Laura Ollivier.

Les régions touristiques concernées

Cette poussée est particulièrement importante dans certaines régions, comme le met en lumière le dernier bulletin de Santé publique France (SPF). "La plupart des cas positifs confirmés en laboratoire au cours de la semaine 33 proviennent des six régions, dont cinq sont les mêmes qu’au cours des deux dernières semaines", pointe l'agence de santé.

Plus précisément, il s'agit de l'Île-de-France, de l'Occitanie, de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et de la Nouvelle-Aquitaine. Soit les régions "touristiques très fréquentées", comme le souligne SPF. Une courbe ascendante qui pourrait se maintenir - ou s'accentuer - au moment de la rentrée scolaire.

Dans le détail, l'incidence au niveau national a augmenté de 47% en l'espace d'une semaine, passant de 12 à 18 cas positifs pour 100.000 habitants. Même si la tendance n'est pas la bonne, et que les passages aux urgences augmentent, la circulation reste "à des niveaux très faibles", rassure SPF.

Immunité et vaccins

La reprise de l'épidémie n'est pas circonscrite à la France. Des flambées des cas sont recensées à l'étranger, notamment aux USA où le virus oblige certaines écoles à fermer leurs portes.

"On semble voir que les pics ont été atteints au Royaume-Uni et aux États-Unis. Donc nous avons dû avoir à faire à une petite vague estivale relativement contrôlée par l'immunité existante actuelle", relativise Antoine Flahault, professeur à Genève et directeur de l'Institut de santé globale.

L'immunité est donc un enjeu de la rentrée, que celle-ci soit naturelle ou acquise grâce aux vaccins. La première pourrait n'être que partielle, en raison de la circulation de nouveaux variants en France et dans le monde.

"La situation en France reste caractérisée par la co-circulation de nombreux sous-lignages du variat Omicron", listent les autorités sanitaires.

La nouvelle campagne de vaccination prévue à l'automne en France s'annonce donc cruciale, particulièrement pour les personnes âgées ou atteintes de maladies sous-jacentes. "Ce sont ces personnes qu'il faut protéger en priorité", rappelle Sylvie Briant, directrice du département risque épidémique et pandémique à l'OMS.

Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau a par ailleurs conseillé de "reprendre le réflexe de mettre un masque" lorsque celui-ci est nécessaire.

Un appel à la vaccination qui n'a cependant pas été initié en réaction à la reprise de l'épidémie. Celui-ci a été mis dans les tuyaux dès le mois de février. L'objectif, éviter une surcharge des hôpitaux qui pourraient cumuler les épidémies de Covid-19 et de grippe. Reste à espérer que la rentrée des classes le 4 septembre ne servira pas de dose de rappel à l'épidémie.

Par Caroline Dieudonné et Théo Desanti avec Tom Kerkour