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Covid-19: ce que l'on sait des cas de variant indien détectés en France

En France, la souche responsable de l'écrasante majorité des contaminations reste le variant d'origine britannique (82,7%). Mais de premiers cas de variant indien ont été détectés dans l'Hexagone.

Mardi, Olivier Véran indiquait qu'"aucun cas de variant d'origine indienne" n'avait été détecté "en France métropolitaine", seuls deux cas en Guadeloupe ayant jusqu'ici été confirmés. La situation a évolué depuis: cinq cas de variant indien du Covid-19 ont été détectés en France métropolitaine.

Ce variant B.1.617, détecté pour la première fois en Inde, est soupçonné d'être plus contagieux que les souches précédentes du coronavirus - mais sa responsabilité précise dans la deuxième vague épidémique dévastatrice en Inde fait encore l'objet de débats au sein de la communauté scientifique.

Trois cas ont été détectés en Nouvelle-Aquitaine, tandis que selon le ministère, "deux autres cas ont été détectés dans les Bouches-du-Rhône". Voici les éléments dont nous disposons sur la présence du variant indien dans l'Hexagone.

• Trois cas en Nouvelle-Aquitaine

Le premier cas de variant indien officiellement confirmé en France métropolitaine a été identifié dans le Lot-et-Garonne. "Je ne pense pas que ce soit le premier cas en France mais c'est le premier cas dans notre région, en Lot-et-Garonne, qui a été confirmé puisque le séquençage a été fait à Toulouse", a indiqué Benoît Elleboode, le directeur général de l’Agence régionale de Santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine, à BFMTV.

Il s'agit d'une femme "symptomatique", testée positive le 9 avril, depuis isolée avec sa famille à son domicile, a précisé dans le soirée la Direction générale de la Santé. Son mari a également été dépisté et détecté porteur du variant. "L’ensemble des contacts à risque continuent d’être suivis par l’Assurance maladie et l’ARS Nouvelle Aquitaine", a insisté la DGS.

La malade revenait d'Inde et "refaisait un test puisqu'(elle) devait repartir à l'étranger", a affirmé Benoît Elleboorde. "C'est là que dans tout le dispositif qui est fait pour repérer les variants, on a identifié que c'était le variant indien."

Un troisième cas a été détecté à Bordeaux: il s'agit d'un homme qui revenait également d'un voyage en Inde pour raison professionnelle. Les trois patients "vont bien", aucun ne souffre de "forme grave, tout le monde est à la maison avec peu ou pas de symptômes" et la "propagation est maîtrisée", selon l'ARS.

• Deux cas chez des personnes arrivant d'Inde dans les Bouches-du-Rhone

Deux autres cas ont été détectés dans les Bouches-du-Rhône. "Il s’agit de deux personnes arrivant d’Inde, sans lien l’une avec l’autre", précise la Direction générale de la Santé. "Ces deux personnes ont été mises en quarantaine immédiatement après leur arrivée sur le territoire national" et ont été testées postives au début de leur période d'isolement, "respectivement le 19 et le 27 avril."

• Deux précédents "cas importés" aux Antilles

Avant ces cas en métropole, seuls deux cas de ce variant indien avaient été repérés jusqu'à présent: des "cas importés" aux Antilles. Il s'agit de deux personnes qui voyageaient d'Inde vers la République dominicaine et étaient en transit en Guadeloupe, ont précisé les médias locaux comme RCI. Aucune trace du variant n'a été détectée sur l'île en dehors de ces deux personnes, indiquait l'Agence régionale de Santé.

Le variant indien a par ailleurs été détecté en Belgique chez des étudiants indiens passés par Paris. Selon le virologue belge Marc Van Ranst, le groupe avait atterri à Roissy le 12 avril, et cinq jours plus tard, plusieurs étudiants sont tombés malades, avec des symptômes du virus. Des analyses menées à Louvain ont permis de déterminer qu’il s’agissait du variant indien.

• Plusieurs cas suspects en cours d'investigation

"À ce jour, plusieurs autres suspicions d’infection par le variant B.1.617 ont été signalées en France chez des personnes ayant séjourné en Inde", indique la Direction générale de la Santé dans son communiqué. "Des investigations renforcées par les ARS et le séquençage des prélèvements (...) sont en cours."

Karine Lacombe, infectiologue et cheffe du service des maladies infectieuses à l'hôpital Saint-Antoine à Paris, a indiqué jeudi soir sur BFMTV que plusieurs cas suspects sont actuellement en cours d'investigation, notamment au Havre (Seine-Maritime) ou à Marseille.

"On disait que la France avait été épargnée par le variant indien. Évidemment que non", a réagi Karine Lacombe. "Même si nos frontières sont plus ou moins fermées, elles restent relativement poreuses." "Cela ne veut pas dire que ce variant indien va se disséminer", a-t-elle nuancé. "Quand les clusters sont contrôlés, cela permet de contenir la diffusion de ce type de variant."

Pour contrôler ces cas, "les laboratoires adressent de façon systématique pour la réalisation d’un séquençage tout résultat de test RT-PCR positif pour une personne revenant d’Inde dans les 14 derniers jours ou ayant été en contact rapproché avec une personne revenant d’Inde", insiste la Direction générale de la Santé. Une procédure similaire est en place "pour les personnes au retour de certains autres pays où des variants préoccupants du SARS-CoV-2 circulent de façon active": l'Afrique du Sud, le Brésil, le Chili et l'Argentine.

M.D. avec AFP