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Santé

Covid-19, bronchiolite, grippe: la situation s'améliore, mais la gastro-entérite bientôt de retour

(photo d'illustration)

(photo d'illustration) - Stéphane DE SAKUTIN

Ce début d'année 2023 est marqué par un net recul des trois épidémies de Covid-19, grippe et bronchiolite, même si le risque de reprise persiste d'après certains experts.

"Le plus dur est passé." Mi-décembre, le personnel hospitalier, asphyxié, appelait à l'aide face à une triple épidémie. La 9e vague de Covid-19, un virus de la grippe très répandu et une épidémie de bronchiolite inédite en 10 ans avait forcé François Braun, le ministre de la Santé, à multiplier les appels à la vaccination et au retour des gestes barrières avant les fêtes de fin d'année.

"Pour les trois épidémies, Covid-19, grippe et bronchiolite, les pics pour ces trois viroses respiratoires sont derrière nous, les tendances sont à la baisse", a rassuré Mircea Sofonea, maître de conférence à l'université de Montpellier.

Une diminution des contaminations et hospitalisations confirmée par Santé publique France (SPF), même si les autorités sanitaires se montrent toujours vigilantes et craignent des sursauts qui pourraient de nouveau affaiblir le système hospitalier français, déjà à l'agonie.

• La fin de la neuvième vague de Covid-19

La neuvième vague de contaminations au Covid-19, dont le pic avait été atteint vers mi-décembre, semble désormais derrière nous.

"On est passé d'une trentaine de tests par jour à 5-6 tests par jour. Le Covid est retombé d'un coup", a témoigné Frédéric Desmoulins, pharmacien à Issy-les-Moulineaux.

D'après les dernières données de SPF, du 9 au 15 janvier, les taux d'incidence et de positivité diminuent dans l'ensemble des régions métropolitaines. Idem pour le taux de nouvelles hospitalisations, les admissions en soins critiques et les décès.

Mais les professionnels de santé ne crient pas victoire trop vite car la perspective d'une nouvelle vague n'est pas exclue. Pour Philippe Amouyel, professeur de santé publique au CHU de Lille, "on est au début de la phase endémique, d'autres résurgences devraient arriver, conditionnées par exemple à l'arrivée de nouveaux variants".

Même son de cloche pour Mircea Sofonea, maître de conférence à l'université de Montpellier: "La suite est difficile à estimer car cela dépend de quel sous-variant va prendre le dessus, de la façon dont les personnes vont s'emparer de ce nouveau contexte sanitaire où il n'y a que des recommandations et plus d'incitations fortes."

C'est pourquoi nous pourrions "très bien avoir une 10e vague qui se profile à l'horizon mais il est très difficile de dire quand", a-t-il analysé.

Par exemple, le sous-variant XBB.1.5, apparu aux États-Unis devrait devenir dominant en Europe d'ici un mois ou deux, d'après le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Reste à savoir quels seront son échappement immunitaire ou son incidence sur les hospitalisations en France.

• Une grippe sévère, mais en recul

Cette épidémie, particulièrement sévère cette année, n'est pas encore terminée, mais comme pour le Covid-19, un pic a été atteint. SPF indique que les indicateurs sont en diminution dans toutes les classes d'âge et dans toutes les régions métropolitaines, même si la circulation reste active sur l'ensemble du territoire.

"La grippe reste à un niveau élevé mais on peut penser qu'on a atteint le sommet. Il existe toujours des patients hospitalisés, des formes graves de grippe essentiellement chez les personnes fragiles, des personnes âgées non-vaccinées", a assuré Philippe Amouyel.

Mais il a ajouté: "Il est important de continuer à militer pour cette campagne vaccinale contre la grippe d'autant qu'on a atteint le pic mais il n'est pas exclu qu'on puisse avoir des résurgences en particulier chez les personnes les plus fragiles."

En effet, étant encore en phase épidémique, la grippe pourrait connaître un "léger sursaut", prévient Mircea Sofonea. Le maître de conférence rappelle que l'an dernier ou en 2017/2018, "les contaminations se sont poursuivies tout au long du printemps".

• La bronchiolite, bientôt en phase post-épidémique

Début novembre, SPF annonçait que les hospitalisations liées à la bronchiolite étaient à leur plus haut niveau depuis 10 ans. Depuis décembre, l'épidémie recule.

D'après l'agence, lors de la semaine du 9 au 15 janvier, la circulation du virus chez les nouveaux-nés a permis à l'Île-de-France de ne plus être considérée en phase épidémique tandis que six autres régions sont passées d'un stade d'alerte rouge "épidémique" à orange "post-épidémique".

"L'épidémie diminue déjà depuis le mois de décembre, c'est un virus saisonnier. L'évolution est favorable car nous n'avons plus cet engorgement des services de réanimation pédiatriques", a constaté Philippe Amouyel, du CHU de Lille. 

• Vers un retour de la gastro-entérite?

Une autre maladie provoquée par un virus pourrait faire son retour, après plusieurs années discrètes, marquées le respect des gestes barrières: la gastro-entérite.

C'est en tout cas ce que craint le professeur de santé publique au CHU de Lille. "Les gastro-entérites ne devraient pas tarder à remonter. Elles avaient disparu pendant la période 'confinement Covid' car on utilisait très largement le gel hydro-alcoolique. Comme il est de moins en moins utilisé, la transmission manuportée peut se redévelopper", a-t-il alerté.

Philippe Amoyel a alors conclu: "Il faut rester vigilant."

Caroline Dieudonné avec Théo Putavy