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Covid-19: aux Etats-Unis, les hospitalisations d'enfants bondissent à cause du variant Omicron

A New York, en l'espace d'une semaine, 400% de cas supplémentaires ont été enregistrés dans les hôpitaux de la ville.

Les chiffres sont éloquents et préoccupants. Ces derniers jours aux États-Unis, les hospitalisations d'enfants malades du Covid-19 se sont envolées et ont atteint un pic depuis le début de la pandémie, au moment où le pays est confronté à une impressionnante flambée de cas due au variant Omicron.

Selon les chiffres des Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC), en une semaine à la fin décembre, 378 nouvelles hospitalisations ont été recensées en moyenne dans le pays chez les moins de 18 ans, soit une augmentation de 66% par rapport à la semaine précédente. Selon CNN, il s'agit d'un record dépassant le précédent pic observé en septembre, durant la vague liée à Delta, et à date, plus de 3000 jeunes patients ont été admis en milieu hospitalier.

Parmi les villes les plus touchées, New York, où l'augmentation est vertigineuse avec 400% de cas supplémentaires en l'espace de quelques jours. Dans un communiqué publié vendredi passé, les autorités sanitaires de la ville ont assuré surveiller de près cette explosion des hospitalisations.

Dans le détail et selon les retours locaux, il s'agit en grande partie de très jeunes enfants, âgés de 5 ans et moins, qui ne sont pas concernés par la vaccination. Ils sont entre autres atteints de détresse respiratoire, de déshydratation ou de fortes fièvres. Parmi ces patients également, de nombreux adolescents avec comorbidités qui ne sont pas immunisés.

Courbes ascendantes

Cette surveillance sera-t-elle suffisante? Les experts alertent sur l'importance de vacciner les enfants, et pointent du doigt en premier lieu la contagiosité très élevée du variant Omicron comme responsable de la hausse des hospitalisations pédiatriques.

Concernant le nombre de cas, environ 200.000 enfants ont été déclarés malades du Covid-19 la semaine se terminant le 23 décembre, selon les chiffres de l'American Academy of Pediatrics, soit une augmentation de 50% par rapport au nombre de cas hebdomadaires recensés au début du mois.

"Nous voyons des nombres record de cas d'enfants diagnostiqués positifs au Covid-19 durant cette vague d'Omicron", a confirmé à l'AFP Jim Versalovic, de l'hôpital pour enfants du Texas à Houston, le plus grand du pays. Quelque 50 enfants y sont actuellement hospitalisés, un nombre ayant plus que quadruplé depuis la semaine dernière, a-t-il précisé.

Pour le Dr Anthony Fauci, conseiller de la Maison Blanche sur la crise sanitaire, il faut toutefois différencier les enfants se trouvant à l'hôpital "avec" le Covid-19, de ceux "à cause" du Covid-19, a-t-il nuancé lors d'un point presse. Autrement dit, notamment en période hivernale, certains peuvent se rendre à l'hôpital à cause d'autres virus en circulation, et être diagnostiqués positifs au Covid-19 au passage

Booster la vaccination

La vaccination reste néanmoins le noeud central de cette situation. Les taux d'immunisation sont en effet bien plus bas chez les plus jeunes. Fin décembre, moins de 15% des 5-11 ans et seulement un peu plus de 50% des 12-17 ans étaient entièrement vaccinés.

Comme lors de la vague liée au variant Delta, la hausse des hospitalisations pédiatriques a suscité la crainte qu'une transformation du virus l'ait rendu capable de déclencher chez eux des cas plus graves de la maladie que les variants précédents.

Mais "à partir de ce que nous pouvons voir aujourd'hui, Omicron ne cause pas d'infections plus sévères", a déclaré Jim Versalovic, allant même plus loin: "On dirait que nous avons affaire à une plus grande proportion de cas modérés".

Des cas modérés de la maladie peuvent en outre déboucher sur des cas de Covid long, dont on connaît encore mal les conséquences, ou sur des cas graves de syndrome inflammatoire multisystémique pédiatrique (MIS-C), qui ne se déclenchent que plusieurs semaines après l'infection.

Alors pour tenter de circonscrire la propagation, les autorités souhaitent augmenter le rythme de la vaccination pour les plus jeunes, et ainsi rendre possible le "booster", comprendre la troisième dose, pour la tranche d'âge 12-15 ans. En France, la Haute autorité de Santé a recommandé cette dose de rappel pour les adolescents les plus à risque.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV